Un astéroïde détecté au dernier moment avant d'exploser au-dessus de la Sibérie : pourquoi c'est malgré tout une bonne nouvelle

COWEPC5 qui a explosé au-dessus au-dessus d’Olekminsk, en Iakoutie (Russie) mesurait environ 70 cm

Pour le directeur de recherche de l'observatoire de la Côte d'Azur (CNRS) Patrick Michel, la détection "tardive" de l'astéroïde COWEPC5 le 3 décembre dernier, seulement 12 heures avant l'impact, est non seulement normale étant donnée sa taille, mais elle constitue une bonne nouvelle concernant nos capacités à repérer des objets potentiellement dangereux.

ENTRETIEN. Des habitants de la ville d'Olekminsk, en république sibérienne de Yakoutie, ont partagé des vidéos spectaculaires montrant un bolide dans le ciel nocturne (voir à la fin de cet article). Ces vidéos témoignent du passage d'un astéroïde au-dessus de la Russie le 3 décembre 2024. Aucun dégât n'a été signalé. Selon l'Agence spatiale européenne (ESA), ce corps mesurait près de 70 centimètres de diamètre et n'a été détecté que 12 heures avant son apparition. Sciences et Avenir a interrogé à son propos astronome de l'observatoire de la Côte d'Azur (CNRS) Patrick Michel.

Sciences et Avenir : L’astéroïde COWEPC5 n’a été détecté que 12 heures avant de se consumer dans l’atmosphère. Ce délai est-il normal ?

Patrick Michel : Oui, compte tenu de sa toute petite taille (70 centimètres). C’est même une bonne nouvelle, qui montre que nous commençons à être organisés de façon efficace pour détecter l’arrivée d’objets si petits et prédire le moment à +/- 10 secondes et l’endroit de leur impact en échangeant rapidement les informations depuis plusieurs continents.

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En fait, il est simplement impossible de faire l’inventaire des objets de cette taille croisant la Terre, et donc de prédire bien en amont leur arrivée. Ça n’est d’ailleurs pas un problème ni un objectif, car ils ne représentent aucun risque à cette taille-là. Mais l’avantage d’arriver à les détecter quelques heures avant l’entrée dans l’atmosphère est qu’on peut ainsi déterminer où chercher d’éventuelles météorites qui constitueraient les restes, s’ils existent, de leur traversée atmosphérique. Celles-ci sont toujours précieuses en informations scientifiques, comme nous l’avons constaté lors d’expériences précédentes, notamment l’astéroïde 2008 TC3 découvert 20 heures avant son arrivée sur Terre le 8 octobre 2008, dont les 600 fragments récoltés au Soudan ont bouleversé certaines de nos connaissances.

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