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Lassitude au Zimbabwe : «Nous étions fatigués de Robert Mugabe»

Des passants marchent dans un marché de Harare, le 15 novembre 2017.

A Harare, la capitale, on ose à peine espérer un changement politique après la mise à l'écart de l'homme fort du pays. Au moins, il n'y a pas eu d'effusion de sang.

Il n’y a pas d’effusion de joie à Harare, pas d’expression d’une angoisse profonde non plus. Robert Mugabe, au pouvoir depuis presque quarante ans, seul président qu’une majorité de Zimbabwéens ont jamais connu, est assigné à résidence sous garde militaire. Et la capitale vit ce tournant historique avec une sérénité presque déconcertante.

Mercredi soir, au City Sports Bar, dans le centre ville, sous une boule disco où se reflètent des ampoules rouges et vertes, des clients décompressent autour d’une bière. Un couple flirte, assis sur de hauts tabourets qui se rapprochent subtilement ; un jeune homme, bouteille à la main, un peu éméché, tente un pas de danse. Sur les écrans de télévision accrochés aux murs, pas de chaîne d’information, mais des matchs de football et des clips de hip hop. Alors que des millions de Zimbabwéens en exil forcé ne lâchent pas leur téléphone, à l’affut de la moindre nouvelle ou rumeur sur les événements qui se déroulent au pays, Harare est résignée à attendre, vaguement soulagée par le sentiment de quasi-normalité qui prévaut dans ses rues, malgré la présence de l’armée. «Il n’y a pas eu de violence, pas de sang versé, dit Louis, un étudiant en comptabilité, avant d’ajuster sa canne de billard. Nous étions fatigués de Robert Mugabe.» Un euphémisme pour quatre décennies d’un régime de plus en plus oppressif, marquées par le vol d’élections, le meurtre et la torture d’opposants politiques, une des pires hyperinflations jamais enregistrées, et le pillage des ressources du pays par les proches du président.

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