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L'Assemblée examine le texte sur le vieillissement de la population

Les députés ont engagé mardi l'examen du projet de loi visant à adapter la société au vieillissement et d'en anticiper les conséquences sur les politiques publiques, alors qu'un tiers des Français aura plus de 60 ans en 2060 et que les plus de 85 ans seront près de 5 millions à cette date. /Photo d'archives/REUTERS/Michaela Rehle

PARIS (Reuters) - Les députés français ont engagé mardi l'examen du projet de loi visant à adapter la société au vieillissement et d'en anticiper les conséquences sur les politiques publiques. La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a souligné qu'un tiers des Français aura plus de 60 ans en 2060 et que les plus de 85 ans seront près de 5 millions à cette date, contre 1,4 million aujourd'hui. Cette réforme, a-elle dit, a pour objectif de "renforcer encore le caractère solidaire de la prise en charge du vieillissement" et de "soutenir les aidants familiaux". Le projet de loi propose de développer une politique de prévention de la perte d'autonomie, d'adapter les politiques publiques au vieillissement comme, par exemple, faciliter l'engagement des seniors dans la vie associative ou bien encore la rénovation de l'habitat collectif pour les personnes âgées. Il entend améliorer la prise en charge des personnes en perte d'autonomie en relevant les plafonds de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) à domicile pour un montant de 350 millions d'euros par an. Le gouvernement prône la mise en place d'un dispositif destiné aux personnes aidant leurs proches dépendants avec, par exemple, le financement d'une aide de jour ou une aide à domicile renforcée. Quelque 140 millions d'euros par an seront affectés à l'amélioration de l'accès aux aides techniques afin de développer le maintien à domicile. La réforme sera financée par la contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie (CASA) crée en 2013, dont le rendement atteindra 645 millions d'euros en année pleine. Un amendement voté en commission propose la création d'un nouveau cas d'acquisition de la nationalité française pour les étrangers âgés de 65 ans au moins, ascendants de Français et habitant en France depuis au moins 25 ans. Les groupes de gauche, y compris celui du Front de gauche, soutiennent ce projet de loi et l'UMP pourrait s'abstenir. En revanche, l'UDI (centriste) Philippe Vigier s'est dit opposé à ce texte qui, a-t-il dit, "est vide et est l'illustration même de l'impuissance du gouvernement". L'examen de ce projet de loi devrait se poursuivre jusqu'à jeudi soir. Un vote solennel sur l'ensemble du projet de loi est prévu pour le 17 septembre. Le Sénat l'examinera à son tour en octobre ou novembre. (Emile Picy, édité par Yves Clarisse)