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Larry Heard, paisible en sa house

Le producteur pionnier qui projeta la musique électronique au delà du dancefloor joue à Paris vendredi.

Les hagiographes de la house de Chicago ont coutume de célébrer les accidents technologiques qui permirent à cette mutation fauchée de la new wave et du disco de devenir la musique de danse décisive des années 80. Parmi les plus souvent cités, le fameux son «acid», intronisé par l’Acid Trax du trio Phuture, a notoirement été extirpé du petit synthé basse de Roland, la (désormais culte) TB-303, à force d’en tourner les boutons dans tous les sens. S’il a volontiers versé dans la bidouille hasardeuse avec les disques de Gherkin Jerks ou le novateur Washing Machine de 1986, Larry Heard est la preuve vivante que la house émergente fut au moins autant affaire de maestria. Batteur de formation, remarquable claviériste, cet amateur de fusion et de funk sophistiqué a passé plus de temps dans son home studio ou dans des clubs de jazz qu’à la Music Box ou à la Power Plant, les discothèques légendaires où les DJ Frankie Knuckles et Ron Hardy ont façonné le feeling musical inimitable qui allait devenir la house music. C’est d’ailleurs la demande toujours plus intense pour la musique soul et synthétique jouée là-bas qui le convainquit d’envoyer ses instrumentaux révolutionnaires à la radio locale WBMX alors qu’il était employé à la sécurité sociale, puis de les sortir lui-même sur son label Alleviated Records - et d’inaugurer ainsi une nouvelle veine musicale à Chicago, plus près du jazz ou du gospel que de la Hi-NRG. Par là, il est devenu le premier auteur reconnu d’une musique longtemps considérée par les mélomanes comme de la camelote utilitaire. Ses tubes en solo (sous le nom de Mr. Fingers) ou avec le trio garage Fingers Inc. font partie des plus limpides et luxuriants du genre, quand ses albums plus personnels (du formidable Introduction au trop méconnu Dance 2000, commandé par Jean Karakos pour son label Distance en 1997) ont largement annoncé l’avènement d’une musique (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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