L'armée syrienne dit avoir pris la zone ouest de la région d'Homs

par Firas Makdesi KRAK DES CHEVALIERS Syrie (Reuters) - Un officier de l'armée syrienne a déclaré vendredi que les forces fidèles au président Bachar al Assad s'étaient emparées de toute la partie occidentale de la province d'Homs, un nouveau signe de l'avancée des troupes gouvernementales. La prise de cette zone est stratégique dans la mesure où elle coupe de fait des voies d'approvisionnement des rebelles en provenance du Liban et où elle permet de sécuriser la route entre Damas, la capitale, et la côte méditerranéenne. Le contrôle de cet axe routier était d'autant plus important pour le gouvernement qu'il sert à acheminer son arsenal chimique qui doit ensuite être détruit à l'étranger en vertu d'un accord international. Les autorités syriennes avaient expliqué leur retard de plusieurs mois sur le calendrier prévu pour le transfert des armes par l'insécurité qui régnait le long de la route. Jeudi, les soldats syriens ont repris le Krak des Chevaliers, une forteresse bâtie à l'époque des Croisades qui domine la campagne environnante, et y ont hissé le drapeau du gouvernement. Jusque-là, les rebelles étaient positionnés dans ce château dont Thomas Edward Lawrence -plus connu sous le nom de Lawrence d'Arabie- avait un jour dit qu'il était le plus beau au monde et qui figure aujourd'hui au patrimoine de l'Unesco. La forteresse a essuyé des tirs de mortier l'année dernière mais l'enceinte extérieure semble intacte. L'intérieur du bâtiment a subi des dégâts légers -on peut y voir notamment des impacts de balles. "Nous avons repris le contrôle total sur la campagne à l'ouest de Homs", a dit à Reuters un officier des forces gouvernementales qui a préféré rester anonyme. Les insurgés, selon lui des extrêmistes originaires "d'Arabie saoudite, de Palestine et du Liban", ont pris la fuite jeudi matin, en laissant derrière eux des lits, de la vaisselle et des livres. Avec la reprise du secteur ouest de la province d'Homs, quasiment toutes les régions frontalières avec le Liban sont devenues hostiles pour les rebelles. L'armée syrienne, confrontée depuis trois ans à une opposition armée, combat avec l'appui du Hezbollah, un mouvement chiite libanais. (Simon Carraud pour le service français, édité par Pierre Sérisier)