L'armée de RDC se rapproche du bastion des rebelles du M23

KINSHASA (Reuters) - L'armée congolaise a annoncé dimanche avoir repris le contrôle de deux localités supplémentaires et se rapprocher du bastion rebelle de Rutshuru, au troisième jour des combats l'opposant aux forces du M23 dans l'est du pays. Un officier présent sur la ligne de front a déclaré que l'armée de la République démocratique du Congo (RDC) avait pris les localités de Kiwanja et Kalingera, après avoir chassé samedi les rebelles de celle de Kimumba, proche de la frontière rwandaise. La Monusco, la mission déployée dans la région par les Nations unies, a annoncé qu'un de ses soldats, un Tanzanien, avait été tué et un autre blessé dans les combats. "Le soldat est mort en protégeant la population de Kiwanja", a dit Martin Kobler, le chef de la Monusco, dans un communiqué. Les casques bleus avaient perdu au moins deux hommes lors de précédents combats en août. Les combats se poursuivaient dimanche à Kiguri, à 25 kilomètres au nord de Goma, la plus grande ville de l'est du pays. L'armée a ouvert un deuxième front et se rapproche de Rutshuru, plus au sud, ont ajouté plusieurs officiers. "Nous consolidons les zones que nous avons conquises", a dit à Reuters le colonel Olivier Hamuli, porte-parole des forces armées. "Très bientôt, nous prendrons Rutshuru. Ceux qui rendront les armes, nous les accepterons, les autres, nous les poursuivrons." Le M23 a déclaré dans un communiqué avoir retiré ses troupes de Kiwanja et accusé l'armée d'avoir envoyé des soldats habillés en civil pour tenter d'impliquer dans le conflit les forces de l'Onu présentes dans la région. Olivier Hamuli a déclaré que des combattants du M23 avaient fui vers la frontière rwandaise face à l'avancée de l'armée. "Il y a des petites poches de résistance dans les collines près du Rwanda", a-t-il dit. "Nous pensons que le Rwanda doit prouver sa bonne foi et obliger le M23 à désarmer, ou le désarmer lui-même." Il s'est refusé à évoquer une reprise des pourparlers de paix engagés à Kampala, la capitale ougandaise, suspendus depuis lundi. "Nous sommes des soldats. Nous continuerons à faire notre métier de soldats", a-t-il dit. Kenny Katombe et Chrispin Mvano; Marc Angrand pour le service français