L'armée du Congo démocratique dit repousser le M23 dans l'est

GOMA, République démocratique du Congo (Reuters) - L'armée congolaise a déclaré samedi avoir réalisé d'importantes avancées face aux forces rebelles du M23 lors des combats qui ont débuté la veille dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), et elle a appelé le Rwanda voisin à l'aider à désarmer les insurgés. Après un peu moins de deux mois de trêve, les affrontements entre l'armée et les rebelles ont repris vendredi, quelques jours après l'échec des pourparlers de paix engagés en Ouganda. Le Rwanda a accusé la RDC d'avoir tiré vendredi des obus contre son territoire, faisant craindre une intervention de son armée. Le M23 a déclaré dans un communiqué samedi que l'armée avait lancé une "attaque généralisée" sur plusieurs fronts. Les rebelles assurent toutefois que les combats ont tourné en leur faveur. Le colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l'armée de RDC, a déclaré pour sa part que le M23 avait été repoussé hors de Kibumba, une localité située à une vingtaine de kilomètres au nord de Goma, la principale ville de l'est de la RDC. "Nous avons repoussé le M23 dans les collines à la frontière rwandaise", a-t-il dit à un journaliste Reuters non loin de la ligne de front. "Nous appelons maintenant le Rwanda à nous aider à désarmer leurs combattants." Des enquêteurs des Nations unies ont accusé le Rwanda d'appuyer le M23, ce que réfute Kigali. Olivier Hamuli a également déclaré que l'armée avançait depuis Rwindi, au nord du territoire contrôlé par le M23 dans la province du Nord-Kivu, dans le but de prendre le mouvement rebelle en tenaille. Ces combats sont les plus importants depuis la fin août, lorsque l'armée congolaise et une brigade de l'Onu ont forcé le M23 à cesser les hostilités. Des discussions entre le gouvernement congolais et le M23 à Kampala, la capitale ougandaise, ont été suspendues lundi, le gouvernement de RDC refusant d'envisager une amnistie générale pour les insurgés. Issu d'une mutinerie de militaires congolais début 2012, le M23 exige du gouvernement de Kinshasa l'application intégrale des engagements pris lors de l'accord de paix de 2009 passé avec une rébellion antérieure appuyée, selon les autorités congolaises, par le Rwanda. Kenny Katombe et Chrispin Mvano; Marc Angrand pour le service français