Larmes de Kimmel, colère de Colbert... Les réactions dans les talk-shows américains après la victoire de Trump

Les stars de la télévision américaine ont repris l'antenne ce mercredi 6 novembre pour leurs émissions quotidiennes. Ils ont réagi à chaud à la victoire de Donald Trump lors de la présidentielle de la veille.

Les talk-shows américains se préparent à quatre nouvelles années de présidence de Donald Trump. Mercredi 6 novembre au soir, les présentateurs de ces programmes ultra-populaires outre-Atlantique ont fait part de leur déception au lendemain de la victoire du candidat républicain, élu 47e président des États-Unis face à la démocrate Kamala Harris.

À commencer par Jimmy Kimmel qui, durant le monologue d'ouverture de son émission Jimmy Kimmel Live! , n'a pas pu retenir ses larmes:

"Pour le système de santé, pour notre climat, pour la science, pour le journalisme, pour la justice, pour la liberté d'expression", a-t-il poursuivi.

"Ce fut une soirée terrible pour les pauvres, la classe moyenne, les personnes âgées qui dépendent des caisses de retraite, pour nos alliés en Ukraine, pour l'Otan, pour la démocratie et la décence. Ce fut une soirée terrible pour tous ceux qui ont voté contre lui. Et vous savez quoi? Ce fut une mauvaise soirée pour tous ceux qui ont voté pour lui, aussi. Vous ne vous en rendez pas encore compte, c'est tout."

Seth Meyers, autre figure des deuxièmes parties de soirée américaines grâce à son show Late Night with Seth Meyers, a quant à lui choisi le registre de l'humour acide pour commenter ce retour de Donald Trump à la Maison-Blanche après son premier mandat entre 2017 et 2021:

Il s'est également attardé sur le soutien sans faille du milliardaire Elon Musk, propriétaire entre autres de la plateforme X (ex-Twitter), à Donald Trump: "(Elon Musk) s'est associé à un milliardaire qui sera bientôt l'homme le plus puissant du monde pour la seconde fois, et ils vont joindre leurs influences sur la société et sur l'économie. Ce ne sont pas vos potes."

"Je ne crois pas que Donald Trump soit quelqu'un de bien", a-t-il conclu. "J'irais même jusqu'à dire que c'est quelqu'un de mauvais (...) mais la moitié du pays pense que c'est quelqu'un de bien, ou alors elle s'en moque parce qu'elle pense que c'est un bon président."

Enfin, Stephen Colbert a entamé son speech en faisant fi de la pudeur américaine quant au langage grossier: "Et allez, p*****. C'est reparti pour un tour."

"Le choc est profond, le sentiment d'avoir perdu quelque chose énorme. Toute la journée d'hier, je portais fièrement mon autocollant 'J'ai voté'. Aujourd'hui, j'ai porté mon autocollant 'Je questionne ma confiance envers la capacité de l'homme à faire le bien'."

"C'est une démocratie, et la majorité a parlé", a-t-il pousuivi. "Et elle a dit qu'elle n'en avait pas grand chose à faire, de la démocratie."

Si toutes ces figures de la télévision américaine partagent la même déception et la même angoisse pour l'avenir, Jimmy Kimmel a néanmoins terminé son speech sur une note d'espoir:

"Nous avions le choix entre une procureure et un criminel, et nous avons choisi le criminel pour devenir président des États-Unis (...) Mais je me dis aussi que peut-être, quand nous regarderons en arrière, nous nous dirons que nous avions besoin de ça pour nous réveiller. Peut-être que les gens qui mettent Donald Trump sur un piédestal ont besoin de découvrir à quel point il n'en a rien à faire d'eux."

Article original publié sur BFMTV.com