L'armée turque réplique à des tirs de miliciens kurdes en Syrie

Vue sur Rakka. La Turquie ne décolère pas depuis la décision de l'administration américaine, le mois dernier, de fournir des armes plus sophistiquées aux miliciens kurdes qui constituent l'essentiel des Forces démocratiques syriennes (FDS) engagées dans l'offensive contre Rakka. /Photo prise le 27 juin 2017/REUTERS/Goran Tomasevic

ISTANBUL (Reuters) - L'armée turque a annoncé avoir procédé dans la nuit de mardi à mercredi à des tirs d'artillerie contre des positions de miliciens kurdes dans le secteur d'Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie. L'état-major turc précise que ce pilonnage à l'arme lourde est intervenu en représailles à des tirs d'armes automatiques de la part des Unités de protection du peuple (YPG) contre des membres de l'Armée syrienne libre (ASL), soutenue par Ankara, dans la région de Maranaz. Le communiqué de l'armée ajoute que les cibles visées ont été "détruites et neutralisées". L'agence de presse turque Ihlas rapportait que les combattants YPG avaient procédé à d'intenses tirs d'armes automatiques vers 21h30 (18h30 GMT) dans la région d'Afrin dans le nord-ouest de la Syrie. Il n'a pas été précisé si ces incidents ont fait des victimes. La Turquie ne décolère pas depuis la décision de l'administration américaine, le mois dernier, de fournir des armes plus sophistiquées aux miliciens kurdes qui constituent l'essentiel des Forces démocratiques syriennes (FDS) engagées dans l'offensive contre Rakka. Washington considère que les YPG représentent un allié essentiel dans la guerre contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et notamment pour reprendre la capitale de fait des djihadistes. La Turquie estime, de son côté, que les Unités de protection du peuple ne sont rien d'autre qu'une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation en lutte contre le pouvoir turc et considérée comme terroriste. Le gouvernement turc redoute avant tout que les miliciens kurdes transforment leurs succès militaires contre l'EI en conquêtes territoriales à la frontière turquo-syrienne. (Omer Berberoglu; Henri-Pierre André pour le service français)