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Les Kurdes annoncent une nouvelle phase de guérilla

ISTANBUL/BEYROUTH (Reuters) - L'exécutif de la ville d'Afrin, dont le centre est tombé dimanche entre les mains de l'armée turque et de ses alliés, a annoncé que le conflit avec Ankara venait d'entrer dans une nouvelle phase et promis que les combattants kurdes deviendraient un "cauchemar" pour la Turquie.

"Nos forces sont présente partout dans Afrin. Ces forces frapperont les positions de l'ennemi turc et de ses mercenaires à chaque opportunité (...). Partout dans Afrin, nos forces deviendront un véritable cauchemar", a déclaré Othman Sheikh Issa, coprésident de l'autorité exécutive d'Afrin dans un communiqué télévisé.

Plus tôt dans la journée, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé l'entrée de l'armée turque et ses alliés de l'Armée syrienne libre (ASL) dans le centre-ville de ce bastion jusque là occupé par les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG).

Un porte-parole de l'ASL a annoncé que les rebelles syriens étaient entrés dans la ville avant l'aube sans rencontrer la moindre résistance. Selon l'OSDH, quelques miliciens kurdes ont refusé d'obéir à l'ordre d'évacuation et tiennent encore quelques poches.

"La centre-ville d'Afrin est sous contrôle depuis 8h30 ce matin", a annoncé Recep Tayyip Erdogan. Des photos de Reuters montraient dans la matinée des drapeaux de la Turquie et d'autres de l'ASL flottant dans la ville.

"Peut-être que ce sera sécurisé à la fin de la journée - c'est vide de tout combattant (kurde), ils ont évacué", a précisé Mohammad al Hamadine, le porte-parole de l'ASL

Dans un communiqué, l'armée turque a déclaré que les soldats sécurisaient les rues de la ville, à la recherche de mines et d'engins explosifs.

Les assaillants ont par ailleurs détruit au moins une statue kurde érigée dans la ville, une action dénoncée par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dont les YPG font partie.

Ankara a lancé fin janvier, avec le soutien de l'Armée syrienne libre, l'opération "Rameau d'olivier" dans le but de faire partir les forces kurdes syriennes, qui contrôlent plusieurs secteurs du nord de la Syrie, dont Afrin, près de la frontière turque.

Les frappes aériennes et les tirs d'artillerie turcs, qui pleuvent sur la ville depuis plusieurs jours, ont incité des milliers de personnes à fuir la ville d'Afrin, à pied ou en voiture, ont indiqué l'OSDH et les autorités kurdes.

Plus de 150.000 personnes ont quitté la ville ces derniers jours, selon Hevi Mustafa, une des dirigeantes de l'autorité exécutive qui gouverne le secteur d'Afrin.

(Dominic Evans, Yesim Dikmen et Irem Koca, avec Lisa Barrington à Beyrouth, Nicolas Delame pour le service français)