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L'armée syrienne se rapproche de l'EI à Daïr az Zour

BEYROUTH (Reuters) - L'armée syrienne et ses alliés se sont emparés dimanche d'al Djafra, une banlieue de la ville de Daïr az Zour dans l'est de la Syrie, resserrant l'étau autour de l'Etat islamique, apprend-on de source militaire. L'armée syrienne, appuyée par les frappes aériennes russes et des milices soutenues par l'Iran, a lancé ce mois-ci une offensive sur la ville de Daïr az Zour où ses forces sont assiégées depuis trois ans par l'EI. La province pétrolière de Daïr az Zour, frontalière de l'Irak, est le dernier grand bastion de l'EI en Syrie, alors que sa "capitale", Rakka, est en voie d'être reprise. Après la prise de contrôle d'al Djafra, l'armée syrienne a réussi à couper la principale ligne d'approvisionnement de l'EI dans la ville, selon l'agence de presse russe RIA. Djafra est situé sur la rive ouest de l'Euphrate. Les combattants de l'Etat islamique ne peuvent s'échapper qu'en traversant le fleuve vers l'est, souligne-t-on. "Ils n'ont pas d'autre sortie à part traverser l'Euphrate vers la rive est et fuir vers le désert ou vers al Boukamal et al Mayadin", commente-t-on. Al Mayadin et al Boukamal se situent au sud-est de Daïr az Zour en aval de l'Euphrate, en direction de l'Irak. Al Boukamal, situé à la frontière irakienne, fait face à al Kaïm en Irak, elle aussi tenue par l'EI. Des offensives sont en cours pour chasser l'Etat islamique des villes de la vallée de l'Euphrate qui restent sous le contrôle de l'EI. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) précise que l'armée syrienne et ses alliés ont pris al Djafra mais aussi d'autres villages près de la base aérienne de la ville dans la nuit de samedi à dimanche. Les FDS disent avoir pris 14 villages et fermes, deux villes et plusieurs usines de la rive est de l'Euphrate depuis le lancement de leur assaut ces huit derniers jours. BOMBARDEMENTS SUR LE FLEUVE Pendant que les djihadistes tentaient de fuir à bord de bateaux, l'aviation russe a bombardé le fleuve, ajoute l'ONG basée à Londres. Les djihadistes de l'EI tiennent encore près d'un tiers de la ville, selon l'OSDH qui publie un point quotidien sur la guerre en Syrie grâce à un réseau d'informateurs sur le terrain. De nombreux civils, dont les familles des djihadistes, ont également tenté de fuir par le fleuve ces derniers jours, souligne l'OSDH. En outre, indique cet organisme proche de l'opposition syrienne, des frappes aériennes menées par la Russie d'une part et par la coalition internationale contre l'EI dirigée par les Etats-Unis d'autre part ont tué au total plus de 30 personnes dans toute la province de Daïr az Zour ces dernières 24 heures. Par ailleurs, les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants arabes et kurdes soutenu par les Etats-Unis, mènent elle aussi une offensive contre l'EI dans le nord de la province de Daïr az Zour. Des avions et des forces spéciales de la coalition anti-EI lui prêtent main forte. Les FDS disent avoir pris 14 villages et fermes, deux localités importantes et un certain nombre d'usines sur la rive est de l'Euphrate depuis le lancement de son opération la semaine dernière. Les FDS se sont plaintes samedi d'avoir été la cible de l'aviation russe et des forces armées syriennes. Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a téléphoné samedi à son homologue russe Sergueï Lavrov pour discuter de la situation en Syrie, mais le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères qui relate l'entretien ne dit pas si le secrétaire d'Etat et le ministre russe des Affaires étrangères ont discuté de l'accusation des FDS. Ni ce que Moscou a éventuellement répondu. (Ellen Francis; Danielle Rouquié pour le service français)