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L'armée syrienne prête à se déployer à Afrin déclare un responsable kurde

BEYROUTH (Reuters) - Le gouvernement syrien et les milices kurdes YPG ont conclu un accord prévoyant le déploiement d'unités de l'armée syrienne dans la région d'Afrin pour faire face à l'offensive turque, a déclaré dimanche à Reuters un haut responsable kurde.

Selon Badran Jia Kurd, conseiller de l'administration mise en place par les Kurdes dans le nord de la Syrie, des unités syriennes devraient se déployer sur des positions frontalières dans les deux jours, en fonction de leur état de préparation.

La Turquie et ses alliés de l'Armée syrienne libre (ASL) a lancé le 20 janvier dernier une opération pour réduire l'enclave d'Afrin, contrôlée par les YPG.

L'armée syrienne n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

Un porte-parole des YPG, Nouri Mahmoud, a de son côté répété que l'armée syrienne n'avait pas répondu aux demandes kurdes de déployer des troupes pour protéger l'enclave.

Badran Jia Kurd a déclaré que cet accord avec Damas était purement militaire et ne portait pas sur le statut politique des régions contrôlées par les Kurdes dans le nord de la Syrie.

"Concernant les questions politiques et administratives de la région, cela fera l'objet d'un accord ultérieur avec Damas grâce à des négociations directes", a dit le responsable kurde.

Il a également déclaré que l'accord conclu avec Damas pourrait très bien être remis en cause avant d'être mis en oeuvre. "Nous ne savons pas combien de temps dureront ces arrangements car certaines parties ne sont pas satisfaites et veulent l'échec de cet accord", a dit Badran Jia Kurd.

Selon une autre source kurde, la Russie pourrait faire obstacle à la mise en oeuvre de cet accord qui pourrait compliquer ses relations avec la Turquie.

Le gouvernement syrien a une relation complexe et ambiguë avec les Kurdes de Syrie, qui ont établi trois cantons autonomes - dont celui d'Afrin - dans le nord de la Syrie depuis le début de la guerre civile en 2011.

Les deux camps ont pratiquement évité tout affrontement direct pendant le conflit et ont même laissé entendre qu'ils pourraient un jour conclure un accord de long terme, mais ils peuvent aussi afficher leurs désaccords sur leurs relations futures. Le président Bachar al Assad affirme vouloir reprendre le contrôle de l'ensemble de la Syrie.

(Ellen FrancisJean-Stéphane Brosse pour le service français)