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L'armée syrienne dit avoir repris un quartier d'Alep, Idlib bombardée

Des décombres à Alep. L'armée syrienne a annoncé mardi avoir repris un quartier stratégique au sud-ouest d'Alep, ce qui représenterait son avancée la plus significative depuis des semaines dans cette région, mais les rebelles ont assuré que la bataille n'était pas terminée. /Photo prise le 6 novembre 2016/REUTERS/Abdalrhman Ismail

BEYROUTH (Reuters) - L'armée syrienne a annoncé mardi avoir repris un quartier stratégique du sud-ouest d'Alep, ce qui serait son avancée la plus significative depuis des semaines dans la ville, mais les rebelles assurent que la bataille n'est pas terminée. L'aviation russe va de son côté reprendre ses bombardements dans la région d'Alep "dans les prochaines heures", après s'en être abstenue depuis le 18 octobre, a déclaré un responsable du ministère russe de la Défense cité par l'agence Interfax. Le quartier des 1.070 Appartements borde le couloir étroit qui permet au régime d'approvisionner la partie d'Alep sous son contrôle, essentiellement les quartiers ouest de la ville. C'est dans ce secteur que les insurgés avaient brièvement réussi à briser le siège d'Alep-Est l'été dernier. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), proche de l'opposition, a confirmé que le régime avait totalement repris le quartier à l'issue de violents combats. De source militaire syrienne, on précise que l'armée et ses alliés contrôlent le quartier et les collines avoisinantes, après avoir essayé d'en déloger les rebelles depuis l'été. Des responsables de deux groupes rebelles impliqués dans les combats ont en revanche démenti la chute du quartier, assurant que les combats se poursuivent. Selon Yasser Alyoussef, un représentant du groupe Nour al Dine al Zinki, les insurgés ont même repris mardi une partie des positions qu'ils avaient perdues la veille. "La bataille est toujours en cours et son issue est loin d'être acquise", a dit un autre responsable rebelle, Zakaria Malahifdji, du groupe Fastakim. La contre-offensive lancée fin octobre par les rebelles sur Alep-Ouest pour tenter de briser le siège a produit peu de résultats après quelques gains territoriaux initiaux. La situation est aussi figée dans le centre de la ville, que l'aviation russe ne bombarde plus depuis le 18 octobre, malgré la poursuite des combats et des tirs de roquettes qui ont fait des dizaines de morts parmi la population civile dans les quartiers pro-gouvernementaux. Lundi, le Kremlin avait indiqué que l'aviation russe ne reprendrait ses bombardements que si les rebelles lançaient une nouvelle offensive. Ailleurs en Syrie, des bombardements et des tirs d'artillerie ont tué une vingtaine de personnes, dont dix enfants, dans la province d'Idlib, rapporte l'OSDH. Des avions russes ou syriens, dit-il, ont bombardé la ville de Khan Cheikhoun, tenue par les rebelles, y tuant sept enfants et deux femmes enceintes. Dans le village de Baarbo, dans le sud-ouest de la province, ce sont 11 personnes qui ont été tuées lors de bombardements aériens et de tirs d'artillerie. A Moscou, le ministère de la Défense, cité par l'agence Tass, a démenti des informations "apparues sur plusieurs organes de presse étrangers" selon lesquelles l'aviation russe aurait bombardé la région de Khan Cheikhoun. (Tom Perry et Ellen Francis, avec Jack Stubbs à Moscou; Tangi Salaün et Gilles Trequesser pour le service français)