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L'armée syrienne décrète une trêve unilatérale dans le Sud

Vue sur la ville de Baas, au sud de la Syrie. L'armée syrienne a annoncé que ses opérations de combat étaient suspendues jusqu'à jeudi dans le sud du pays, y compris dans la province de Kouneïtra où l'armée israélienne a tiré récemment contre certains avant-postes syriens. /Photo prise le 24 juin 2017/REUTERS/Alaa Al-Faqir

par Suleiman Al-Khalidi BEYROUTH (Reuters) - L'armée syrienne a annoncé que ses opérations de combat étaient suspendues jusqu'à jeudi dans le sud du pays, y compris dans la province de Kouneïtra où l'armée israélienne a tiré récemment contre certains avant-postes syriens, selon un communiqué lu lundi à la télévision nationale. Le commandement général des forces armées annonce que le cessez-le-feu, entré en vigueur dimanche à la mi-journée (09h00 GMT), vise à favoriser les "efforts de réconciliation". Il s'agit de la deuxième trêve unilatérale de ce genre en 15 jours. Le 17 juin, l'armée avait annoncé un cessez-le-feu qui n'avait concerné que la ville de Deraa, située dans le sud de la Syrie, le long de la frontière avec Israël. La dernière annonce en date étend la trêve à l'ensemble du sud de la Syrie, dont les provinces de Kouneïtra et de Soueïda. Un porte-parole du "Front Sud" de l'Armée syrienne libre (ASL) a émis des doutes quant à la volonté de l'armée syrienne et de ses alliés de suspendre leurs attaques dans plusieurs endroits d'importance, que ce soit dans la ville de Deraa ou dans la province de Kouneïtra. "L'Armée syrienne libre se méfie fortement des intentions du régime concernant le cessez-le-feu. Les choses se passeront comme lors du précédent", a dit à Reuters le porte-parole, Issam al Raïes. STRATAGÈME ? L'annonce de la nouvelle trêve a été faite à la veille de négociations au Kazakhstan, parrainés par la Russie et auxquelles le "Front Sud" a dit qu'il pourrait ne pas participer. La dernière session de négociations à Astana, en mai, a débouché sur la signature d'un accord entre l'Iran, la Russie et la Turquie sur la création de quatre "zones de désescalade" en Syrie, dont une dans le Sud. L'intensité des combats a fortement diminué dans ces zones-là, mais des affrontements se sont poursuivis sur les principaux secteurs de front, notamment à Deraa. A en croire un responsable rebelle, l'annonce d'une nouvelle trêve est tout simplement un stratagème pour attirer les représentants du "Front Sud" à Astana au Kazakhstan. "Ce cessez-le-feu est une tentative des Russes et du régime (de Damas) pour faire revenir l'opposition à Astana et lui donner l'assurance, sur le terrain, qu'ils cesseront les bombardements à condition qu'ils viennent", a dit Sohaïb Alrahil, porte-parole de la faction Lioua al Foukan, active dans le sud-ouest de la Syrie. Les insurgés ont lancé la semaine dernière une offensive dans la région du Golan contre la ville de Baas, tenue par le régime. Après des gains initiaux, ils ont été repoussés vers leurs positions antérieures par une contre-attaque de l'armée. L'armée israélienne a pris pour cible à plusieurs reprises des avant-postes de l'armée syrienne dans ce secteur, où le Hezbollah (organisation chiite libanaise pro-iranienne, alliée au régime de Damas) est fortement présent. (Eric Faye pour le service français)