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L'Etat islamique contre-attaque à Falloudja, en Irak

CAMP TARIK, Irak (Reuters) - Les djihadistes de l'Etat islamique (EI) ont contre-attaqué mardi au lendemain de l'offensive de l'armée irakienne dans le sud de Falloudja, a-t-on appris auprès des forces gouvernementales. La force de réaction rapide de l'armée irakienne les a stoppés à 500 mètres du quartier de Chouhada, le secteur le plus densément construit du sud-est de la ville, selon un commandant de l'armée et un officier de police. "Nos forces se sont retrouvées sous un feu nourri, elles sont bien protégées dans des tranchées et des tunnels", a dit le commandant qui s'exprimait au camp Tarik, base arrière des troupes gouvernementales au sud de Falloudja, bastion djihadiste situé à une soixantaine de kilomètres à l'est de Bagdad. Un membre du personnel du principal hôpital de la ville, dit avoir été informé de la mort de 32 civils lundi. Ce bilan n'a pas pu être confirmé par une seconde source. D'autres sources médicales ont fait état d'une cinquantaine de morts, 30 civils et 20 combattants, au cours de la première semaine de l'offensive. Selon le Haut commissariat aux réfugiés de l'Onu, 3.700 personnes ont quitté Falloudja au cours de la semaine écoulée. L'agence dit également avoir reçu des informations selon lesquelles des civils sont utilisés comme boucliers humains par l'EI. La population de la Falloudja a été divisée par trois en six mois de siège, mais 50.000 personnes s'y trouvent toujours et souffrent de multiples pénuries. CATASTROPHE HUMANITAIRE "Une catastrophe humanitaire se déroule à Falloudja. Des familles sont prises entre deux feux et n'ont aucun moyen de quitter la ville. Les belligérants doivent permettre aux civils de partir en toute sécurité avant qu'il ne soit trop tard et qu'il n'y ait de nouvelles victimes", a plaidé Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, l'une des ONG qui viennent en aide aux déplacés. L'armée irakienne, soutenue par des miliciens chiites, a lancé le 23 mai son opération de reconquête de Falloudja tout d'abord en resserrant son étau autour de la ville, puis en passant à l'offensive. En janvier 2014, la ville a été la première d'Irak à tomber aux mains des djihadistes, six mois avant l'instauration de leur califat dans le nord et l'ouest du pays l'Irak ainsi qu'en Syrie. Falloudja est la deuxième ville d'Irak tenue par l'EI après Mossoul, dont la population, avant le conflit, avoisinait les deux millions d'habitants. Les peshmergas (combattants kurdes) ont lancé dimanche une offensive pour chasser les djihadistes d'une poignée de localités situées à une vingtaine de kilomètres à l'est de Mossoul, de manière à accentuer la pression sur l'EI et à préparer un assaut de la ville. Ils ont dit lundi s'être emparés de plusieurs villages de ce secteur. Le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, espère reprendre Mossoul avant la fin de l'année et mettre ainsi fin à toute présence significative de l'Etat islamique en territoire irakien. (Saif Hameed et Kareem Raheem,; Nicolas Delame pour le service français, édité par Marc Angrand)