L'armée de l'air nigériane bombarde des camps de Boko Haram

par Daniel Flynn et Lanre Ola MAIDUGURI, Nigeria (Reuters) - L'armée de l'air nigériane a bombardé jeudi des camps d'entraînement et des caches d'armes et de véhicules appartenant à la secte islamiste Boko Haram dans la forêt de Sambisa dans le nord-est du pays. "La mort d'un grand nombre de terroristes a été enregistrée alors que beaucoup d'autres sont en train de fuir dans toute la forêt et hors des bases touchées", a déclaré un porte-parole militaire, le général Chris Olukolade. Après une année lors de laquelle Boko Haram a semblé gagner du terrain, faisant des milliers de morts et des centaines d'otages, le vent semble tourner depuis quelques semaines en défaveur de la secte. Le Tchad, le Nigeria, le Niger, le Cameroun et le Bénin ont constitué récemment une force de 8.700 hommes pour combattre Boko Haram. Depuis le début de la semaine, les forces nigérianes ont tué plus de 300 combattants de Boko Haram lors d'une opération visant à reprendre 11 communes, a annoncé l'armée mercredi. Cette information n'a toutefois pu être vérifiée de façon indépendante, l'armée ayant été accusée par le passé d'exagérer les victimes dans le camp ennemi et de sous-estimer les siennes. Sambisa est devenue célèbre l'an dernier parce que les quelque 200 lycéennes kidnappées par Boko Haram à Chibok, non loin de là, y ont été amenées. Certaines ont pu s'échapper de Sambisa peu après, mais la plupart sont toujours prisonnières. Les repérages aériens de la forêt n'ont pas permis de révéler le lieu de leur détention. Cette offensive contre les djihadistes et les succès enregistrés par l'armée régulière pourraient servir les intérêts électoraux du président Goodluck Jonathan, candidat à la présidentielle prévue le 28 mars. Le scrutin a été reporté de six semaines sur les conseils de l'armée qui estimait que les conditions de sécurité n'étaient pas réunies pour son organisation. "Nous allons éradiquer Boko Haram. Nos capacités à obtenir des résultats dans le nord-est s'est accrue de manière suffisante", a commenté le chef de l'Etat devant des unités de la marine à Lagos. "Nos soldats et nos officiers progressent dans le nord-est et nous devons organiser les élections comme prévu". Les islamistes ont attaqué un village au Niger au cours de la nuit de mercredi à jeudi, tuant trois personnes dont le chef de la localité et blessant trois autres personnes avant d'être chassés par les soldats. (Lanre Ola; Danielle Rouquié pour le service français)