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L'armée irakienne suspend son offensive à Tikrit

Soldats irakiens à Al Alam. Le gouvernement a officialisé lundi la suspension de son offensive contre les combattants de l'Etat islamique à Tikrit, capitale de la province de Salaheddine, et réclamé un soutien aérien dans ce secteur du front. /Photo prise le 9 mars 2015/REUTERS/Thaier Al-Sudani

BAGDAD (Reuters) - Le gouvernement irakien a officialisé lundi la suspension de son offensive contre les combattants de l'Etat islamique (EI) à Tikrit, capitale de la province de Salaheddine, et réclamé un soutien aérien dans ce secteur du front. "Nous avons décidé de stopper les opérations militaires dans la province de Salaheddine afin de réduire les pertes dans les rangs de nos forces héroïques (...) et de préserver les infrastructures qui n'ont pas été détruites", a déclaré le ministre irakien de l'Intérieur, Mohammed al Ghaban, dans une conférence de presse à Samarra, à 95 kilomètres au nord de Bagdad. "Nous contrôlons la situation et nous choisirons le moment opportun pour attaquer l'ennemi et libérer le secteur", a-t-il ajouté. Le vice-ministre de la Défense, Ibrahim al Ilami, a demandé un appui aérien pour venir à bout des djihadistes. "Il nous faut un soutien aérien de toute force susceptible de travailler avec nous contre l'Etat islamique", a-t-il dit à Reuters Il n'a pas voulu préciser si cet appel s'adressait à la coalition internationale mise en place par les Etats-Unis. Alors que les avions de la coalition bombardent des positions tenues par l'Etat islamique en Irak et en Syrie, ils ne sont pas entrés en action à Tikrit, où des forces iraniennes appuient l'armée irakienne et ses alliés chiites. "Nous disons qu'il nous faut plus de soutien aérien pour toutes les opérations", a déclaré de son côté Raïd Djoubbouri, porte-parole du Premier ministre Haïdar al Abadi. A Bagdad, interrogé sur ces demandes d'appui aérien, l'envoyé spécial du président Barack Obama, le général John Allen, s'est refusé à tout commentaire. Les Etats-Unis rechignent à l'idée de devoir se coordonner avec les officiers iraniens qui encadrent les miliciens chiites devant Tikrit. L'offensive lancée il y a deux semaines contre l'ancien fief de Saddam Hussein est la plus importante opération engagée à ce jour par les forces irakiennes pour tenter de repousser les djihadistes de l'Etat islamique. Après avoir progressé autour de Tikrit, située à 160 km environ au nord-ouest de Bagdad le long du fleuve Tigre et tenue depuis juin 2014 par l'Etat islamique, les forces irakiennes et leurs alliés des milices chiites sont entrés dans la ville la semaine dernière, reprenant le quartier de Kadisia (nord) et plusieurs faubourgs au sud et à l'ouest. Mais ils vont devoir engager à présent un combat de rue contre un adversaire qui a piégé de nombreux bâtiments et carrefours. (Maggie Fick avec Ahmed Rasheed et Saif Hameed à Bagdad; Henri-Pierre André et Guy Kerivel pour le service français)