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L'armée irakienne se prépare à reprendre Tal Afar à Daech

Les forces irakiennes se tiennent prêtes à lancer une offensive pour reprendre la ville de Tal Afar (photo), à 80 km à l'ouest de Mossoul, contrôlée par les islamistes du groupe Etat islamique depuis 2014. /Photo d'archives/REUTERS/Thaier Al-Sudani

par Raya Jalabi et Ahmed Rasheed BAGDAD/ERBIL, Irak (Reuters) - Les forces irakiennes se tiennent prêtes à lancer une offensive pour reprendre la ville de Tal Afar, à 80 km à l'ouest de Mossoul, contrôlée par les islamistes du groupe Etat islamique depuis 2014. Tal Afar est la prochaine cible des forces irakiennes et de leurs alliés qui ont repris début juillet la ville de Mossoul au terme d'une contre-offensive de neuf mois. Les combattants de l'EI retranchés dans la ville sont encerclés au sud par les forces gouvernementales et des milices chiites, dont certaines sont entraînées et armées par l'Iran, et au nord par des combattants peshmergas kurdes. Des milliers de soldats attendent que le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi donne l'ordre de lancer l'offensive sur la ville, a déclaré le général Osmane al Ghanimi. En attendant, l'aviation irakienne, avec l'appui de la coalition internationale sous commandement américain, a lancé une campagne de bombardements sur Taf Afar, visant des stocks d'armes et des centres de commandement de l'EI. D'après le général irakien Naïm al Djabouri, il resterait environ 2.000 djihadistes retranchés dans Tal Afar, mais ce chiffre comprend sans doute une partie des membres de leurs familles. "Je ne m'attends pas à ce que les combats y soient acharnés(...)", a-t-il déclaré dans une interview à Reuters. La bataille de Tal Afar devrait être relativement simple par rapport aux neuf mois de combats qui ont été nécessaires pour venir à bout de la résistance des djihadistes à Mossoul, a ajouté le général. LES LEÇONS DE MOSSOUL Des habitants ayant fui la ville récemment pour se rendre dans des camps ont dit à Reuters que les djihadistes paraissaient épuisés. "(Les combattants) utilisent des tunnels pour se déplacer en évitant les frappes aériennes", raconte Hadj Mahmoud, un professeur retraité. "Le désespoir se lisait sur leurs visages qui semblaient défaits." Mais selon le colonel irakien Karim al Lami, il faut s'attendre au contraire à des combats difficiles. "Les renseignements que nous avons montrent clairement que les soldats qui sont encore là sont principalement des ressortissants arabes et étrangers avec leurs familles et cela veut dire qu'ils vont se battre jusqu'à leur dernier souffle". L'armée irakienne a retenu les leçons de la bataille de Mossoul et s'est préparée à des combats de guérilla dans les rues de Tal Afar, déclare le colonel Salah Abdoul Abbas, de la 16ème division d'infanterie. Seul un quartier de la ville, celui de Saraï, est comparable à la vieille ville de Mossoul, où les soldats irakiens ont dû progresser à pied dans des ruelles. Dans le reste de Tal Afar, des chars et des véhicules blindés peuvent circuler sans difficulté. D'autre part, contrairement à Mossoul où l'EI retenait plusieurs centaines de milliers d'habitants, il ne reste que peu de civils à Tal Afar. Selon les chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), entre 10.000 et 40.000 habitants ont fui Tal Afar et les villages alentours. L'armée irakienne estime qu'il reste environ 5.000 personnes, dont les djihadistes et leur famille. La ville comptait autour de 200.000 habitants avant de tomber aux mains de l'EI en 2014. (Arthur Connan pour le service français, édité par Danielle Rouquié)