L'armée irakienne reprend la ville d'Haouidja à l'EI

Des membres des Comités de mobilisation populaire (CMP) et de l'armée syrienne aux abords d'Haouidja. Les forces irakiennes ont annoncé jeudi avoir repris la ville d'Haouidja, dernier secteur contrôlé par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans le nord de l'Irak. /Photo prise le 4 octobre 2017/REUTERS

BAGDAD (Reuters) - Les forces irakiennes ont annoncé jeudi avoir repris la ville d'Haouidja, dernier secteur contrôlé par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans le nord de l'Irak. L'offensive lancée le 21 septembre a été menée par des forces gouvernementales appuyées par les Etats-Unis et des milices soutenues et armées par l'Iran, les Comités de mobilisation populaire (CMP). Quelques combats se déroulaient encore jeudi au nord et à l'est d'Haouidja, où les derniers groupes de djihadistes sont encerclés. L'EI utilisait la base aérienne de Rachad, à une trentaine de kilomètres au sud d'Haouidja et reprise lundi, comme camp d'entraînement et base logistique. Il s'en était emparé lors de son offensive-éclair de l'été 2014, qui avait mis les forces gouvernementales en déroute et avait permis à son chef, Abou Bakr al Baghdadi, de déclarer le "califat" sur un vaste territoire s'étendant entre l'Irak et la Syrie, dont il ne reste aujourd'hui presque plus rien. Après la reprise d'Haouidja, située à hauteur de Kirkouk, le groupe extrémiste sunnite ne contrôle plus en Irak qu'une bande de territoire désertique le long de la frontière avec la Syrie, dans l'ouest du pays. La télévision d'Etat a diffusé des images de soldats hissant le drapeau irakien sur l'une des principales places d'Haouidja, dont l'Onu estimait la population à environ 78.000 habitants au début de l'offensive. Pour retarder l'avancée des forces de Bagdad et se protéger des frappes aériennes, les djihadistes ont incendié des puits de pétrole autour de la ville, dont des panaches de fumée noire s'élevaient toujours jeudi. La reconquête de cette région riche en pétrole va conduire les forces irakiennes aux portes de Kirkouk, une ville contrôlée par les peshmergas kurdes que revendiquent à la fois Bagdad et le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK). Les tensions sont particulièrement vives dans cette région multiethnique depuis le référendum d'autodétermination kurde du 25 septembre dernier. En visite jeudi à Paris, le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, a jugé "inacceptables" les ambitions sécessionnistes kurdes, tout en se disant ouvert au dialogue avec le GRK. "Nous ne voulons pas de confrontation armée, nous ne voulons pas de heurts, mais l'autorité fédérale doit prévaloir", a prévenu le chef du gouvernement de Bagdad. (Maher Chmaytelli, Gilles Trequesser et Tangi Salaün pour le service français)