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L'armée irakienne reprend deux localités tenues par l'EI

BAGDAD (Reuters) - Des soldats irakiens appuyés par des miliciens chiites et des peshmergas ont repris dimanche le contrôle de deux localités tenues depuis plusieurs mois par les combattants de l'Etat islamique et ont rouvert le principal axe de liaison entre Bagdad et la frontière iranienne. La prise des localités de Djalaoula et de Saadiya, situées à 115 km au nord-est de Bagdad, n'a pas été confirmée de manière indépendante. Un grand nombre d'habitants ont fui les violences depuis longtemps. Les deux villes se trouvent dans la province de Diyala majoritairement contrôlée par les forces régulières soutenues par les combattants kurdes. Au moins 23 peshmergas et miliciens auraient été tués et des dizaines d'autres ont été blessés dans les combats qui se sont déroulés dimanche, dit-on de sources médicales et militaires. "Nous avons libéré Djalaoula et Saadiya", a déclaré Mala Bakhtiar, membre de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), ajoutant qu'une cinquantaine d'islamistes avaient été tués sur un contingent de 400 hommes. La prise de ces localités stratégiques devrait permettre d'accroître la sécurité des villes de Kalar et de Khanakine tenues par les Kurdes mais également celles de barrages et de champs pétrolifères situés dans la région, a dit Djabbar Yaouar, secrétaire général des peshmergas. Elle permet également de rouvrir la route entre Bagdad et Khanakine, proche de la frontière iranienne. Soutenue par des frappes aériennes de la coalition emmenée par les Etats-Unis, l'armée irakienne cherche à repousser l'Etat islamique qui occupe un vaste territoire à cheval sur la Syrie et l'Irak. La semaine dernière, l'armée irakienne a repris le contrôle de la raffinerie de Baïdji, la plus importante d'Irak, après plusieurs mois de siège, mais la poussée de l'EI se poursuit dans la province occidentale d'Anbar qui partage ses frontières avec la Syrie, la Jordanie et l'Arabie saoudite. Les djihadistes continuent d'ailleurs de se battre à Ramadi, la capitale de cette province, où quelques bâtiments sont encore sous le contrôle de l'armée. S'ils ne sont pas encore entrés dans la capitale irakienne, les combattants de l'Etat islamique contrôlent une série de villes situées à proximité de Bagdad et ont revendiqué plusieurs bombardements visant des quartiers chiites. Dimanche, l'explosion d'une voiture piégée a fait cinq morts à Youssoufia, une ville à majorité chiite située à 30 kilomètres au sud-est de Bagdad. (Saif Hameed, avec Isabel Coles à Arbil, Nicolas Delame et Pierre Sérisier pour le service français)