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L'armée française estime avoir "fait mal" à l'EI en Irak

La France a "fait mal" à l'Etat islamique (EI) en Irak dans la nuit de jeudi à vendredi en détruisant douze bâtiments abritant notamment des armes, a déclaré vendredi Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées. /Photo d'archives/REUTERS/Pascal Rossignol

PARIS (Reuters) - La France a "fait mal" à l'Etat islamique (EI) en Irak dans la nuit de jeudi à vendredi en détruisant douze bâtiments abritant notamment des armes, a déclaré vendredi Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées. Paris a rejoint le 19 septembre dernier la campagne aérienne américaine contre les djihadistes en menant une première série de frappes contre un dépôt logistique de l'EI dans la région de Mossoul, dans le nord-est de l'Irak. "Cette nuit nous avons fait une grosse opération en Irak où nous avons détruit des bâtiments dans lesquels Daech produisait (ses) pièges, (ses) bombes, (ses) armes pour attaquer les forces irakiennes", a déclaré sur Europe 1 le chef d'état-major des armées. "J'ai eu le résultat (...) cette nuit vers 01h00 du matin et nous avons fait douze buts", a-t-il ajouté, évoquant la destruction de douze bâtiments par deux Rafale français. "Je crois pouvoir dire qu'on leur a fait mal cette nuit." Au total, "de l'ordre de 70 bombes" ont été larguées par la coalition, a-t-il précisé. Le juge antiterroriste Marc Trévidic a estimé qu'une telle communication sur des frappes était risquée pour Paris, à l'heure où de nombreux jeunes Français sont selon lui "à la limite de basculer" dans l'islam radical. "On peut faire des frappes, est-ce qu'on a besoin d'en parler? De trop en parler pour exciter nos jeunes ?", a-t-il dit sur i>TELE. "C'est pas à moi d'en décider mais je pense qu'il faudrait quand même être un ton en dessous, faire ce qu'on a à faire mais pas trop s'en vanter." "Si on veut des gens qui sortent avec des Kalachnikov et qui tirent sur les citoyens dans les rues, on peut s'y prendre comme ça effectivement", a-t-il ajouté. Neuf Rafale, un avion de ravitaillement C-135, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 sont mobilisés dans le cadre de l'opération française, baptisée Chammal. Davantage de Rafale pourraient être déployés "si nécessaire", a indiqué vendredi Pierre de Villiers. Paris écarte pour l'instant l'idée d'un engagement au sol en Irak et de frappes aériennes en Syrie où agissent notamment les Etats-Unis contre l'Etat islamique. L'opération menée dans la nuit de jeudi à vendredi était la septième menée par Paris en Irak. "Il nous faut un temps de reconnaissance pour appréhender les cibles", a expliqué le chef d'état-major des armées, qui répondait aux interrogations sur la disproportion entre le nombre de frappes américaines et françaises. "Nous avons tiré tous les jours de la semaine et encore cette nuit", a-t-il ajouté. "La machine de la coalition est en route." (Chine Labbé et Alexandria Sage, édité par Yves Clarisse)