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L'armée allemande est-elle apte à combattre ?

Alors que la Bundeswehr doit intégrer début 2019 la nouvelle "force très réactive de l'OTAN" VJTF (Very High Readiness Joint Task Force), elle n'est pas prête du tout. C'est le constat relayé par le quotidien Die Welt , qui a eu accès à un document confidentiel du ministère allemand de la défense. "Dans le 9eme régiment blindé ( Panzerlehrbrigade 9) de Munster, qui va être intégré à la force, à peine 9 des 44 chars Leopard 2 sont prêts . Sur les 14 Marder nécessaires, seuls 3 sont en état de marche ", peut-on lire dans le document. La raison avancée : l'armée manque de pièces de rechange. On apprend par ailleurs que le régiment en question manque de lunettes infrarouges, de lance-grenades, de vêtements chauds. Ils seront transportés depuis d'autres bataillons, qui eux, ne pourront pas s'entraîner correctement, précise le rapport. Toujours d'après Die Welt, les militaires allemands ont également des problèmes avec leurs aéronefs. Les avions Eurofighter et les Panavia Tornado et les hélicoptères CH-53 ne sont en service que quelques mois par an et restent en maintenance le reste du temps. L'Allemagne est aujourd'hui présente sur une douzaine de théâtres d'opération à l'étranger, comme la Syrie, l'Irak, le Mali et le Soudan. Le fruit d'une longue transformation: en dix ans, le pays a aboli le service militaire, professionnalisé son armée et augmenté son budget. Mais contrairement à son voisin français qui s'est récemment engagé à le faire, l'Allemagne refuse de porter le budget de la Défense à 2 % de son PIB, comme l'exige l'OTAN. Le gouvernement s'est fixé l'objectif d'atteindre 1,5 % en 2021. Le SPD, membre de la coalition gouvernementale, refuse catégoriquement de dépenser plus pour la Défense et un récent sondage a montré qu'il était en ce sens suivi par les Allemands.