L'armée afghane rajeunie pour mieux lutter contre les Taliban

Des soldats de l'armée nationale afghane. Le président afghan, Ashraf Ghani, prévoit de mettre à la retraite plus de 2.000 généraux et officiers de l'armée, pour les remplacer par des éléments plus jeunes afin de mieux face face à l'insurrection des Taliban, a-t-on appris de source autorisée. /Photo prise le 29 janvier 2018/REUTERS/Omar Sobhani

KABOUL (Reuters) - Le président afghan, Ashraf Ghani, prévoit de mettre à la retraite plus de 2.000 généraux et officiers de l'armée, pour les remplacer par des éléments plus jeunes afin de mieux face face à l'insurrection des Taliban, a-t-on appris de source autorisée.

De nombreux commandants actuels sont "trop vieux pour s'adapter à la guerre moderne", a expliqué un haut représentant de l'armée.

"On a des généraux et des officiers de haut rang, ce depuis des générations, qui ne peuvent plus se battre, ni diriger", a expliqué un responsable du gouvernement impliqué dans la réforme, qui a voulu rester anonyme.

"Ces changements sont absolument nécessaires. Nos alliés, en particulier les Américains, nous ont clairement dit qu'ils n'étaient pas en mesure de gagner la guerre avec la configuration actuelle."

Un porte-parole du ministère de la Défense a annoncé que 164 généraux et officiers de haut rang avaient pris leur retraite la semaine dernière, et environ 2.100 généraux et colonels suivront au cours des 18 prochains mois.

Un porte-parole de la mission de l'Otan en Afghanistan a salué cette réforme, annonciatrice selon lui d'un "succès à long terme".

Le président Ghani, un économiste passé par la Banque mondiale, veut renouveler de nombreux secteurs de la fonction publique, avec des personnes plus jeunes et mieux éduquées.

L'opposition voit dans le projet du chef de l'Etat, issu de l'ethnie pachtoune, majoritaire, une volonté déguisée de procéder à un nettoyage ethnique en retirant les Tadjiks des postes à responsabilité.

Tensions ethniques et querelles politiques se font de plus en plus fortes à l'approche des élections législatives, qui doivent avoir lieu cette année après avoir été reportées, et de l'élection présidentielle, prévue l'an prochain.

(Hamid Shalizi avec Abdul Aziz Ibrahimi, Mohammad Stanekzai à Lashkar Gah, Jean Terzian pour le service français, édité par Gilles Trequesser)