Largué.e, délivré.e : "Il s’est comporté comme un con jusqu’au bout"

Largué.e, délivré.e :
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Vous vous rappelez de ce sentiment de vide quand il ou elle prononce l’irrévocabilité ? Pourtant, les ruptures, si elles peuvent apparaître insurmontables, nous apprennent toujours. Largué.e, délivré.e raconte ces moments de la vie où il a été question de se réinventer pour vivre une vie plus belle encore.

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Mona a partagé la vie d’Aymeric pendant 3 ans. Et très vite, malgré l’amour, leur relation se révèle déséquilibrée : "Je ne m’en suis pas rendue compte tout de suite parce que j’étais très amoureuse et qu’au quotidien ça se passait bien, mais je faisais beaucoup de concessions. J’organisais pas mal notre vie courante, je gérais les courses, les cadeaux, les vacances. Je veillais à ce que tout se passe bien. Et évidemment ça marchait ! J’y gagnais une vie confortable et un avenir tout tracé. Je ne me posais pas de questions".

Une rupture surprise

Un soir pourtant, Aymeric la quitte : "Je ne m’y attendais pas du tout. C’était vraiment entre la poire et le fromage. Il a sorti un : 'Je crois que ça ne marche plus entre nous' et il a déroulé un petit speech qu’il avait l’air d’avoir préparé à l’avance sur combien il avait besoin de se sentir plus libre et qu’il ne voulait pas s’engager plus avec moi parce qu’il n’y croyait plus. Je n’ai même pas su quoi dire tellement, c’était ridicule. Il n’a jamais pensé à ce que je pouvais ressentir, à ce que j’avais fait pour lui et là, quand il était parti dans son petit discours-là, ça me sautait au visage. Je me suis même empêchée de rire à un moment. Quand il a fini, il m’a conseillé de faire un sac et d’aller passer la nuit chez une copine. Je n'avais aucune intention de lui rendre service, mais je me suis dit qu’on allait bien se marrer à débriefer tout ça donc j’y suis allée".

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Elle endosse la charge mentale d'une rupture subie

Mona ne se doute pas qu’Aymeric lui réserve encore des surprises : "Le pire, ça a été après. Il s’est comporté comme un con jusqu’au bout. Comme c’était le principe de notre couple, il a estimé que c’était à moi de gérer et d’organiser la rupture de bout en bout. Au départ, je l’ai fait par réflexe. Caler les déménageurs pour mes affaires, faire le tri. Et puis de jour en jour, ça a fini par m’épuiser et je ne comprenais plus bien pourquoi je me fatiguais autant pour une rupture que je n’avais même pas décidé, même si elle me soulageait. J’ai commencé à attendre qu’il fasse les choses, comme enlever nos noms sur les factures ou sur le bail ou prévenir nos proches. Ça l’a rendu furieux. Chaque fois qu’il se rendait compte que je n’avais pas tout fait, il rentrait dans des colères noires et se vengeait. Ça a été jusqu'à mettre certaines de mes affaires à la poubelle, faire traîner les factures jusqu’à ce que je les paye, dire des choses horribles sur moi à certains membres de sa famille. C’était impossible que ça se passe bien si je ne prenais pas tout en main alors j’ai fini par le faire. J’ai tout bouclé en 3 semaines et je me suis dit que je ne le reverrais plus jamais".

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Finalement, elle ne regrette rien

Des mois plus tard, Mona revit : "Je ne voyais pas mon couple de la bonne manière. Je ne voyais pas ma vie ou mes aspirations de la bonne manière. Je m’en fous de me marier et de faire mon premier enfant avant 35 ans. Je ne veux pas tout sacrifier pour qu’un homme ait une vie la plus confortable possible. Je suis quelqu’un de facile à vivre et je sais que je peux faire des concessions pour les gens qui comptent, mais là je me suis oubliée. Et un homme en a profité. Je n’ai qu’un seul regret depuis c’est qu’il ne va jamais comprendre, jamais s’excuser. Mais comme je n’attends plus rien de lui, je travaille-là dessus en thérapie. Je ne veux plus me faire avoir, c’est tout. Sur les aspects vraiment positifs, et il y en a beaucoup, j’adore mon nouvel appart, ma façon d’y vivre, les habitudes que j’ai prises pour moi. Il y a quelques semaines, je ne savais pas quoi faire pour me faire plaisir parce que la question ne se posait jamais. Et maintenant j’ai l’impression de mieux me connaître, d’avoir l’opportunité d’être heureuse. Et très souvent, je le suis".

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