LaRem se désolidarise de #balancetonmaire

PARIS (Reuters) - #Balancetonmaire, le mouvement lancé par des membres La République en marche (LaRem) sur Twitter pour dénoncer les hausses de la taxe d'habitation dans certaines communes, est une "erreur", a dit lundi le président du groupe LaRem à l'Assemblée nationale, Gilles Le Gendre, tout en pointant la responsabilité des maires.

Les internautes étaient invités la semaine dernière à dénoncer sur Twitter les hausses des taux de la taxe d'habitation constatées dans un peu plus de 15% des communes françaises avec la mention #balancetonmaire, en référence au mouvement #balancetonporc, visant à dénoncer des agressions sexuelles.

L'association des maires de France (AMF) a dénoncé vendredi une "campagne de stigmatisation" de la majorité. Elle a également critiqué la décision du ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, de publier un fichier montrant les hausses de la taxe dans chaque commune d'une année sur l'autre.

"Le mot #balancetonmaire est une erreur", a dit Gilles Le Gendre sur BFMBusiness. Il précise toutefois qu'à partir du moment où les maires continuent d'avoir le pouvoir de fixer les taux et les montants de cette taxe, ils doivent "assumer" leurs "responsabilités" face à la déconvenue de leurs électeurs.

La vice-présidente du groupe, Amélie de Montchalin, juge aussi que ce mouvement est "stupide" et "ridicule". Elle défend, en revanche, l'initiative de Gérald Darmanin.

"Il n'y a pas de chasse aux maires, c'est une façon d'être transparent (de savoir ce qui est) du ressort de l'Etat, ce qui est du ressort de l'élu local", a-t-elle dit su CNews.

Sur 35.400 communes françaises, près de 6.200 ont augmenté leur taux cette année, contre 7.300 en 2017, alors que le gouvernement avait souhaité une diminution de 30%.

Plus indulgent, le Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, dit ne "pas vouloir jeter la pierre" aux maires.

"Plus de 80 % ont fait le choix de la stabilité fiscale sur la taxe d'habitation et chapeau à eux, parce que ça se fait dans un contexte où ce n'est jamais évident", a-t-il dit sur Public Sénat. "Les maires, ce sont vraiment les piliers, les ciments de la République, (...) C'est ceux qui sont au four et au moulin matin, midi et soir."

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)