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L'Arabie saoudite accusée de torture sur des femmes par Amnesty

Les autorités saoudiennes ont eu recours à la torture par des chocs électriques et par des coups de fouet contre une dizaine de militantes féministes arrêtées au mois de mai, rapporte Amnesty International mardi. /Photo prise le 20 octobre 2018/REUTERS/Huseyin Aldemir

GENEVE (Reuters) - Les autorités saoudiennes ont eu recours à la torture par des chocs électriques et par des coups de fouet contre une dizaine de militantes féministes arrêtées au mois de mai, rapporte Amnesty International mardi.

Ces militantes ont été arrêtées pour avoir fait campagne en faveur du droit des femmes à conduire une voiture et pour avoir demandé la fin du système patriarcal en Arabie saoudite.

Plusieurs d'entre elles ont été libérées mais six demeurent internées malgré l'appel lancé le mois dernier par un groupe d'experts des Nations unies.

Ces arrestations faisaient suite à une série de mesures répressives prises contre certains religieux, des intellectuels et des militants en septembre 2017, apparemment pour faire taire les critiques contre le prince héritier Mohammed ben Salman.

Ces accusations de torture interviennent dans un contexte de tension liée au meurtre de l'opposant saoudien Jamal Khashoggi, assassiné par une équipe de tueurs dans les locaux du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre.

Amnesty International a pu recueillir les témoignages de trois militantes incarcérées qui ont raconté avoir été "torturées de manière répétée par électrocution et par flagellation" au point que certaines étaient ensuite "incapables de marcher ou de se tenir debout".

L'organisation humanitaire ajoute que ces femmes ont également subi des abus sexuels.

"Quelques semaines seulement après l'assassinat sans pitié de Jamal Khashoggi, ces informations choquantes sur la torture, les abus sexuels et les mauvais traitement, si elles sont vérifiées, révèlent un peu plus les violations scandaleuses des droits de l'homme commises par les autorités saoudiennes", note Lynn Maalouf, directrice de recherche pour le Moyen-Orient à Amnesty International.

(Stephanie Ulmer-Nebehay; Pierre Sérisier pour le service français)