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L'appétit pour le risque fait son retour

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé mardi en nette hausse grâce à un regain d'appétit pour les actifs risqués, les investisseurs oubliant pour un temps les tensions géopolitiques et commerciales pour se concentrer sur l'actualité et les résultats des entreprises cotées.

"Les traders sont moins inquiets des questions de politique internationale, considérant comme un signe positif l'absence de mauvaises nouvelles supplémentaires, et ils repassent à l'achat sur les actions", commente l'analyste David Madden (CMC Markets).

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,76% à 5 353,54 points. Le Footsie britannique a pris 0,39% et le Dax allemand 1,57%.

L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 1,07%, le FTSEurofirst 300 de 0,91% et le Stoxx 600 de 0,8%.

Du côté des indicateurs, le Fonds monétaire international reste optimiste pour la croissance mondiale à court terme mais avertit une fois de plus que son embellie devrait rapidement retomber si les gouvernements ne mettent pas en oeuvre des réformes pour élever le potentiel de leurs économies.

Les prévisions économiques de printemps du FMI, publiées mardi, confirment également les révisions à la hausse auxquelles il avait procédé en début d'année : un PIB mondial qui progresserait de 3,9% en 2018 comme en 2019 sur la lancée de sa franche accélération - de plus d'un demi-point, à 3,8% - de l'an passé.

VIVENDI, SEULE NETTE BAISSE DU CAC

Aux valeurs à Paris, Casino a gagné 1,26% après la publication de son chiffre d'affaires trimestriel, qui marque une stabilisation de la croissance organique des ventes, grâce principalement à une accélération en France.

Le britannique AB Foods, présent à la fois dans la distribution et l'agroalimentaire, a pris 4,14% après ses résultats semestriels et le spécialiste néerlandais de la géolocalisation TomTom a gagné 3,85% après un premier trimestre meilleur qu'attendu.

L'une des plus fortes hausses du Stoxx 600 revient au groupe suédois de recouvrement de créances Intrum Justitia, qui a bondi de 7,98% après l'accord conclu sur la reprise à la banque italienne Intesa Sanpaolo (+0,94%) d'une partie de ses actifs pour 3,6 milliards d'euros.

Egalement dans l'actualité des fusions-acquisitions, Sanofi a pris 0,55% après l'annonce de l'ouverture de discussions exclusives avec le fonds Advent International en vue de la cession de sa filiale de génériques Zentiva pour 1,9 milliard d'euros.

Bayer a gagné 2,76% après l'annonce de la vente de 3,6% de son capital au fonds de Singapour Temasek pour trois milliards d'euros, dans le cadre du financement du rachat de Monsanto.

A Paris, la seule baisse significative du CAC 40 est pour Vivendi, qui a perdu 1,42% après avoir défendu sa stratégie d'investissement dans Telecom Italia (TIM) (-1,6%) face aux critiques exprimées récemment par le fonds d'investissement Elliott et le gouvernement italien.

WALL STREET MONTE AUSSI

Sur le marché des devises, l'euro a repassé brièvement 1,24 dollar pour la première fois depuis le 28 mars avant de s'orienter à la baisse, le billet vert reprenant du terrain face à un panier de devises de référence.

Sur le marché obligataire, les rendements s'apaisent, le dix ans allemand repassant sous 0,53% après un pic de plus de trois semaines lundi à 0,551%.

A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street sont franchement dans le vert, le Dow Jones prenant plus de 1%, et l'indice mesurant la volatilité implicite du S&P 500 recule à un creux d'un mois.

Goldman Sachs a ouvert en hausse après des résultats supérieurs aux attentes mais le titre s'est retourné à la baisse, des analystes émettant des doutes sur la capacité de la banque à prolonger ses gains sur les activités de trading.

Les marchés asiatiques ont connu une séance mitigée après l'annonce d'une croissance stable et meilleure qu'attendu en Chine au premier trimestre, à 6,8% en rythme annuel, et de chiffres de la production industrielle inférieurs aux attentes.

La Chine a par ailleurs annoncé son intention de supprimer le plafonnement des participations étrangères dans l'automobile et l'aéronautique sur une période de cinq ans, un changement majeur qui ouvrira plus largement son marché à des constructeurs automobiles comme Nissan et Tesla.

(Édité par Benoît Van Overstraeten)