L'antibiorésistance pourrait causer plus de 39 millions de morts d'ici 2050, selon une étude

Pour la première fois, une étude a évalué l'impact de l'antibiorésistance à travers le temps et a tenté d'en estimer l'évolution.

Plus de 39 millions de personnes dans le monde pourraient mourir directement d'infections résistantes aux antibiotiques ces 25 prochaines années, selon une étude de modélisation publiée le 17 septembre 2024 dans The Lancet, qui juge encore possible d'éviter ce scénario noir.

L'impact de l'antibiorésistance à travers le temps

Déjà reconnue comme un défi sanitaire majeur, il est attendu que la résistance aux antibiotiques - lorsque des bactéries ou d'autres agents pathogènes subissent des modifications les empêchant de réagir aux traitements antimicrobiens - va s'aggraver. Pour la première fois, cette étude évalue l'impact de l'antibiorésistance à travers le temps et tente d'en estimer l'évolution.

De 1990 à 2021, plus d'un million de personnes par an dans le monde ont succombé directement par antibiorésistance, selon ses auteurs. Ces derniers se sont penchés sur 22 agents pathogènes, 84 combinaisons entre pathogènes et traitements, 11 syndromes infectieux chez des personnes, de tout âge, de 204 pays et territoires, via les données de plus de 520 millions de personnes.

Sur ces trois décennies, les décès d'enfants de moins de cinq ans directement causés par une résistance aux antibiotiques ont chuté de plus de 50%, la prévention et le contrôle des infections s'étant améliorés chez les nourrissons et les jeunes enfants. Moins fréquentes chez ces enfants, les infections sont cependant devenues plus difficiles à traiter lorsqu'elles surviennent. Parallèlement, les décès d'adultes de 70 ans ou plus ont bondi de plus de 80% sur la période, avec le vieillissement rapide des populations et la plus grande vulnérabilité des personnes âgées aux infections.

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