La langue des signes à l’école: 50 ans de luttes et de progrès

Depuis 2005, la loi sur l’accessibilité autorise les parents à choisir la langue de scolarisation de leur enfant sourd. Ces derniers peuvent en théorie demander à ce que leur enfant suive un cursus bilingue en langue des signes française (LSF) – français. Cependant, les structures proposant ce type d’enseignement restent rares ce qui peut compliquer considérablement les démarches de rentrée des familles.

Par Stéphanie Gobet, maîtresse de conférences en linguistique, Université de Poitiers.

La reconnaissance de la langue des signes française comme langue d’enseignement et d’apprentissage est le fruit d’un long processus qui a émergé dans les années 1970. Retour sur 50 ans de luttes et de progrès.

Jusqu’aux années 1970, les sourds subissaient la proscription de la langue des signes dans les institutions spécialisées, l’oralisation par la rééducation étant priorisée dans les écoles.

L’hégémonie de la parole

Cette hégémonie de la parole a perduré jusque dans les années 1970. L’enfant sourd était un enfant à rééduquer, défini par différents manques (auditif, langagier, intellect, affectif). La proscription des gestes allait jusqu’à attacher les mains des enfants pour ne pas entraver le travail de rééducation vocale.


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