La langue française doit-elle s'adapter aux évolutions de la société ?

© David Himbert / Hans Lucas

Chères consœurs, chers confrères » : c’est ainsi que Sophie Sabot-Barcet introduit la séance au Conseil supérieur du notariat, un élément de langage dont elle mesurera la portée un peu plus tard au cours d’un débat vif et passionnant. Cinq siècles après l’ordonnance de 1539 signée par François Ier, qui imposa le français dans les actes juridiques et administratifs, un acte fondateur pour le notariat, où en est la langue de Molière dans un monde sans frontière et quel avenir pour elle ? La présidente du CSN rappelle que le français pourrait faire partie des trois langues les plus parlées au monde d’ici à 2050.

Cette projection enthousiasmante repose aussi sur la façon dont nous allons faire évoluer notre langage, dans une société ouverte sur ­l’extérieur et encline à de multiples bouleversements sociétaux… et donc linguistiques. Le premier intervenant est professeur de droit privé à Lyon, mais aussi chercheur sur l’inclusivité, les distinctions genrées et le caractère juridique de la grammaire française. Étudiant, Benjamin Moron-Puech est déjà un militant associatif de la langue française, et s’appuie sur la loi Toubon de 1994, qui a pour objectifs l’obligation d’utiliser la langue française et la défense du français en tant que langue de la République. Il lutte alors avec véhémence contre ce qu’il nomme « l’envahissement de ­l’anglais », en revendiquant ­notamment les termes « courriel » et « fin de semaine ».

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