Lamya Essemlali : «Les pêcheurs tentent de faire disparaître les cadavres de dauphins»

Paris Match. Selon l’Observatoire Pelagis, 370 dauphins ont été retrouvés échoués sur les côtes françaises du golfe de Gascogne depuis le 1er décembre 2022. L’espèce est-elle menacée ?

Lamya Essemlali. Les taux de mortalité dus à la pêche sont intenables pour la survie de la population des dauphins communs en France. Pour l’heure, il n’y a pas baisse visible. Mais les scientifiques sont alarmistes. Le jour où on observera ce phénomène, il sera trop tard. L’espèce ne s’en remettra pas. Car, par nature, les dauphins sont au sommet de la chaîne alimentaire. Hormis les orques, ils n’ont pas de prédateurs. Leur espèce n’est pas préparée à faire face à un tel déclin.

Les échouages de dauphins illustrent-ils un phénomène récent ou cela existe depuis toujours ?

C’est un problème qui existe depuis plus de 30 ans. Il y a eu des pics d’échouages dans les années 2000. Mais depuis 2016, ils ont atteint des proportions catastrophiques. Cela est dû à plusieurs facteurs comme la hauteur des filets de pêche qui a été multipliée par trois. Elle est passée de cinq à quinze mètres. En outre, on assiste à un déplacement de la population des dauphins. Avant, ils évoluaient un peu plus au large, à des endroits où des navires-usines pêchent des poissons bleus (anchois, sardines, merlans, ndlr) en très grande quantité. Ces derniers constituent la première source de nourriture des dauphins. De fait, la raréfaction de ces proies a poussé les cétacés à se rapprocher des côtes pour se nourrir. Mais...


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