"L'Amour ouf": le blockbuster de Gilles Lellouche veut être "le film d'une génération"
Une "comédie romantique musicale ultra-violente" de près trois heures. C'est le nouveau film réalisé par Gilles Lellouche après le triomphe du Grand bain, qui avait attiré 4,2 millions de spectateurs en salles en 2018.
En salles ce mercredi, L'Amour ouf est l'un des films français les plus ambitieux de l'année, fruit de 17 ans de réflexion, porté par un casting quatre étoiles et dopé par un budget XXL de plus de 30 millions d'euros.
"C'est l'un des films français les plus ambitieux en termes de budget, mais aussi en termes de structure et du mélange des genres", précise auprès de BFMTV son producteur Hugo Sélignac.
L'action se situe dans les années 1980 et 1990, dans le nord de la France. Jackie est lycéenne, Clotaire traîne avec des voyous. Lorsque les deux adolescents se rencontrent, c'est le coup de foudre. Mais bientôt un chef de gang prend Clotaire sous son aile.
Lorsqu'un braquage dérape, Clotaire est condamné à dix ans de prison. À sa sortie, Jackie a refait sa vie. Il tente de la retrouver tout en cherchant à se venger de ceux qui l'ont trahi.
"Un budget monstrueux"
Après les succès du Chant du loup, Illusions perdues, Bac nord, Le Règne Animal, Les 3 Mousquetaires ou encore Le Comte de Monte-Cristo, L'Amour ouf confirme la nouvelle tendance d'un cinéma français populaire contemporain qui tente de reconquérir des parts de marché détenues depuis des années par les blockbusters américains.
"On savait qu'après un succès comme 'Le Grand bain', on allait pouvoir donner les moyens à Gilles de faire réellement le film qu'il avait en tête, sans concession", indique Hugo Sélignac. "Et que l'on aurait la capacité financière de convaincre des partenaires aussi fous que nous parce que c'est un budget monstrueux."
Adaptée d'un roman de l'Irlandais Neville Thompson, cette fresque "musicale et violente" réunit Adèle Exarchopoulos, François Civil, Raphaël Quenard, Alain Chabat, Elodie Bouchez, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste et Jean-Pascal Zadi.
Tous se sont investis à 100% pour faire aboutir la vision de Gilles Lellouche. Certains livrent les prestations les plus marquantes de leur carrière: "C'est lié à la qualité du script et aux mots de Gilles Lellouche qui leur a donné ses intentions", salue le producteur Alain Attal.
Gilles Lellouche a découvert le livre grâce à Benoît Poelvoorde il y a 17 ans et n'a depuis jamais lâché son désir de l'adapter sur grand écran. "Il a toujours eu le film en tête. Il est totalement habité par son récit", explique le producteur Hugo Selignac. "Le temps a permis à Gilles de déplier son imaginaire", glisse Alain Attal avant d'ajouter:
"Il est venu souvent dans les rencontres avec les financiers pour expliquer certaines séquences. Il mettait des musiques pour illustrer des scènes. Il a aidé à ce que les financiers comprennent sa démarche."
"Le film d'une génération"
Sur le modèle des fresques de Martin Scorsese (Les Affranchis) ou Paul Thomas Anderson (Magnolia), chaque séquence marquante de L'Amour ouf est soutenue par des tubes de The Cure (A Forest), Billy Idol (Eyes Without A Face) ou encore Prince (Nothing Compares 2 U), Daft Punk (Rock 'n Roll) et Deep Purple (Child in Time). Un fait rare en France, qui pourrait contribuer à son écho auprès du public.
L'ambition, faire de L'Amour ouf "le film d'une génération". "C'est ce que je souhaite ardemment", se réjouit Alain Attal. "Gilles y a beaucoup pensé aussi, notamment dans la première partie, avec les jeunes comédiens. On voit que la musique (du film) fait mouche après des jeunes spectateurs. C'est exactement ce qu'il voulait."
"On voit bien que les 15-25 ans sortent rouges des séances", renchérit Hugo Sélignac. "Avec L'Amour ouf, ils vivent leur première grande histoire d'amour à travers le film. Comme nous avec Love Story, 37°2 le matin ou Jeux d'enfants. Ce sont des films générationnels. Je pense qu'on a tout pour avec L'Amour ouf."