L'allongement du délai d'IVG toujours récusé par Emmanuel Macron

Macron redit son hostilité à l'allongement du délai d'IVG (Photo d'une manifestation en 2019 pour réclamer un meilleur accès à l'avortement, à Toulouse - Alain Pitton/NurPhoto via Getty Images) (Photo: NurPhoto via Getty Images)
Macron redit son hostilité à l'allongement du délai d'IVG (Photo d'une manifestation en 2019 pour réclamer un meilleur accès à l'avortement, à Toulouse - Alain Pitton/NurPhoto via Getty Images) (Photo: NurPhoto via Getty Images)

AVORTEMENT - Emmanuel Macron n’a pas changé d’avis. À titre “personnel”, il reste opposé à l’allongement du délai d’avortement, de 12 à 14 semaines. Une opposition réaffirmée à quelques heures de sa deuxième rencontre avec le pape François.

C’est dans l’avion en direction du Vatican que le président de la République a fait le point sur plusieurs sujets, susceptibles d’être évoqués (et de crisper) avec le chef de l’Église catholique. PMA, GPA, fin de vie mais aussi l’avortement, dont l’allongement du délai sera débattu fin novembre à l’Assemblée nationale.

Et sur ce point, Emmanuel Macron persiste et signe: il est contre. “Je n’ai pas changé d’avis. Des délais supplémentaires ne sont pas neutres sur le traumatisme d’une femme”, confie-t-il au Figaro.

La rhétorique est la même que celle utilisée en juillet, dans une interview à Elle. Le chef de l’État décrivait le “traumatisme que c’est d’avorter”, une expression qui avait choqué les défenseurs de l’IVG, du fait de sa dimension culpabilisante et catégorique. “L’éternelle assignation des femmes au trauma de l’avortement. Pour bien les culpabiliser”, avait réagi l’ancienne ministre de la Famille et des Droits des femmes Laurence Rossignol.

Les députés LREM contre Macron

Auprès du HuffPost, les associations avaient déploré que le président de la République reprenne l’argument du “traumatisme”, utilisé justement par les anti-IVG. Sur le terrain, la réalité est comme souvent nuancée: certaines femmes peuvent effectivement vivre l’avortement comme un traumatisme, mais ce n’est pas le cas de toutes.

“La majorité des études scientifiques sérieuses qui ont été publiées sur le sujet montrent qu’il n’y a pas de séquelle à long terme psychologique de l’avortement. Il n’y a pas de syndrome post-traumatique qui persisterait à distance, plusieurs années après un avortement”, explique d’ailleurs le gynécologue Philippe Faucher dans une vidéo diffusée par le gouvernement.

Dans le Figaro, Emmanuel Macron affirme qu’il “respectera la liberté des parlementaires.” En octobre 2020, la proposition de loi a été adoptée en première lecture à l’Assemblée, puis rejetée par le Sénat. Mais plusieurs élus de la majorité, dont le président du groupe LREM à l’Assemblée y sont favorables au point que le texte sera à nouveau discuté dans quelques jours au Palais Bourbon. Voteront-ils le texte contre l’avis de leur grand chef? Réponse le 3 décembre.

À voir également sur Le HuffPost: Découvrez la bande-annonce de “L’Événement” d’Audrey Diwan

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

LIRE AUSSI: