L'Union européenne va sanctionner le président Loukachenko

LUXEMBOURG (Reuters) - Le président Alexandre Loukachenko sera visé, avec d'autres hauts responsables, par les prochaines sanctions de l'Union européenne concernant la Biélorussie, ont décidé lundi les ministres des Affaires étrangères du bloc.

Les chefs de la diplomatie des Vingt-Sept ont constaté que la répression policière s'accentuait dans l'ancienne république soviétique, où le pouvoir est confronté à un vaste mouvement de contestation depuis la réélection de Loukachenko le 9 août dernier. L'opposition, tout comme l'UE, rejette le résultat de cette élection en raison d'irrégularités massives.

"C'est une réponse à l'évolution de la situation en Biélorussie", a expliqué le porte-parole de la diplomatie européenne, Josep Borrell, à l'issue des discussions.

"Il n'y a eu aucun signal de la part des autorités biélorusses de s'engager dans la moindre négociation", a-t-il déploré, ajoutant que le président biélorusse, au pouvoir depuis 1994, n'avait manifesté aucune volonté d'organiser une élection libre et équitable.

"L’Europe continuera de défendre ses valeurs et de soutenir les aspirations démocratiques du peuple biélorusse. Nous sommes prêts dans ce cadre à étendre les sanctions européennes à (Alexandre) Loukachenko dès lors qu’il se refuse au dialogue", a commenté sur Twitter le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

Il faudra plusieurs jours pour préparer ces sanctions, qui consistent généralement en une interdiction de déplacement et un gel des avoirs sur le territoire de l'Union.

La police biélorusse a interpellé dimanche 713 personnes lors des manifestations qui ont eu lieu dans le pays et a été autorisée lundi à recourir à des armes létales en cas de nécessité.

Une quarantaine de personnalités biélorusses accusées de fraudes électorales et de violations des droits de l'homme ont déjà été sanctionnées au début du mois par l'UE mais le président Loukachenko a été alors épargné.

La Biélorussie a riposté en interdisant à un certain nombre de personnalités l'accès à son territoire et en rappelant ses ambassadeurs en Pologne et Lituanie.

(Robin Emmott à Bruxelles et Sabine Siebold à Berlin; version française Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse)