L'Allemagne devrait sortir du charbon dès 2030, préconisent les experts de la transition énergétique

Au cours du premier semestre 2021, l'Allemagne a produit plus d'électricité à partir de centrales au charbon que par le biais d'énergies renouvelables. Ce recul par rapport à l'année 2020 n'est pas de bon augure pour la transition énergétique, qui doit être accélérée de toute urgence, préconisent les experts de l'institut de recherche Agora Energiewende.

Début 2021, l'Allemagne pensait être sur la bonne voie en matière de production énergétique, puisque les énergies renouvelables avaient fourni la majorité de l'électricité produite sur son territoire en 2020. Mais elle doit déjà déchanter, car le charbon est repassé en tête au cours du premier semestre 2021.

La majorité de l'électricité allemande est de nouveau produite à partir du charbon

Selon l'Office fédéral de la statistique (Destatis), 56 % du volume total d'électricité (soit 258.900 GW/h) produit en Allemagne au cours du premier semestre 2021 provient de sources conventionnelles (charbon, gaz naturel ou nucléaire), tandis que 44 % provient d'énergies renouvelables (éolien, solaire et biogaz).
Proportionnellement, cela représente une augmentation de 20 % des énergies conventionnelles par rapport à la même période de l'année précédente, et une diminution de 12 % des énergies renouvelables. Mais c'est surtout le charbon qui a repris le dessus, en augmentation d'un bon tiers (35,5 %) par rapport au premier semestre 2020. L'électricité injectée dans le réseau au cours du premier semestre 2021 provient ainsi en majorité de la combustion du charbon (27,1 %), puis de l'énergie éolienne (22,1 %), du gaz naturel (14,4 %) et du nucléaire (12,4 %).

Source : Statistisches Bundesamt (Destatis). © Sara de Lacerda / Sciences et Avenir (cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Un signal d'alarme

Ce retour à la suprématie du charbon est un "signal d'alarme", analyse Philipp Litz, économiste spécialisé dans la sortie du charbon au sein de l'institut de recherche . Si l'éolien a diminué d'un bon cinquième, argumente-t-il dans une interview pour la Wirtschaftswoche, ce n'est pas uniquement en raison d'un printemps avec moins de tempêtes et de vents forts, mais également à cause du ralentissement des implantations de parcs éoliens en Allemagne. La lenteur des procédures d'approbation et l'augmentation des procès intentés contre les projets freinent la mise en place de nouvelles inst[...]

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