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«L'Algérie est un régime sans visage»

François Hollande à l'occasion de sa dernière visite algérienne, à l'université de Tlemcen, dans l'ouest du pays, le 20 décembre 2012.

Pierre Vermeren, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris I, analyse les enjeux de la deuxième visite du président Hollande à Alger, lundi.

Pierre Vermeren, professeur d’histoire contemporaine à Paris I et spécialiste des pays du Maghreb, revient sur les enjeux de la deuxième visite du président français à Alger lundi. Et dresse un tableau inquiétant d’un pays dont les recettes pétrolières et gazières plongent, qui importe tout, et est soumis à une terrible pression nataliste.

Dans quelles circonstances se rend François Hollande lundi à Alger ?

Cette visite se déroule trois ans après celle où les honneurs de la République algérienne lui firent rendus. Une visite à l’époque marquée par la «réconciliation». Trois ans plus tard, l’Algérie n’est plus gouvernée par une personne physique capable de discuter, de diriger, de voyager, de faire ne serait-ce qu’un discours. De sorte que le système est devenu la caricature parfaite de lui-même. Depuis des années, les Algériens disent que le pays est dirigé par un «système», et aujourd’hui, le «système» n’a même plus de visage. C’est ça qui rend la relation France-Algérie extrêmement compliquée. Qui dirige ? Qui a été élu ? Qui est l’Etat algérien ? Quelle est aujourd’hui «la légitimité démocratique» ? A la limite presque nulle. C’est qui l’Algérie ? L’armée ? Les «Services» [Direction du renseignement et de la sécurité, ndlr] ? Les puissances économiques ? Les grands intérêts capitalistes pétroliers ? C’est du jamais vu. Je ne connais pas de précédent illustrant une telle situation à la tête d’un Etat. En Algérie, la France est passée outre le fait de tenir compte de la vie politique intérieure pour la bonne raison qu’il y a des actions jugées plus «fondamentales», comme la stabilisation du Mali et le problème libyen. Il convient de noter que l’Algérie reste le grand pacificateur sur cette zone. La France est au fond très satisfaite que l’Algérie joue ce rôle, qui est aussi de maintenir les fils avec les (...)

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