L'alcool au volant recule, le téléphone reste, selon un sondage
Le nombre d'automobilistes reconnaissant boire beaucoup avant de prendre le volant a fortement baissé au cours des dernières années, mais le téléphone portable est devenu omniprésent, selon le baromètre de la prévention routière présenté lundi par Axa Prévention.
7% des automobilistes interrogés admettent prendre le volant après avoir consommé plus de 4 ou 5 verres d'alcool, contre 14% lors du premier baromètre, en 2004.
"On peut imaginer que la répression combinée à la prévention a fait son travail", a commenté Éric Lemaire, président de l'association créée par l'assureur Axa.
22% des automobilistes reconnaissent cependant boire plus de deux verres (une estimation de la consommation maximale autorisée, à 0,5 gramme par litre de sang) et prendre quand même le volant, comme en 2004.
Parallèlement, l'utilisation du smartphone au volant (ou au guidon) n'a cessé de progresser pour se stabiliser à un niveau record depuis deux ans: 80% des automobilistes reconnaissent utiliser leur portable sur la route.
"C'est un fléau des routes très inquiétant", car le manque d'attention cause de nombreux accidents, souligne M. Lemaire. "C'est devenu une habitude, on s'en sert à la maison, au travail, donc on s'en sert au volant. Les Français n'arrivent pas à s'abstenir de regarder une notification".
Seuls 15% des passagers considèrent que cet usage est "intolérable" et "demandent au conducteur de s'arrêter".
Ce phénomène concerne les automobilistes mais aussi les motos et scooters, cyclistes, et utilisateurs de trottinettes, toutes générations confondues (sauf les personnes les plus âgées), précise M. Lemaire.
46% d'automobilistes déclarent téléphoner au volant (ce qui est autorisé avec un système mains libres), 66% l'utiliser pour les fonctions de guidage, 31% consulter ou envoyer un SMS.
Ils sont également 22% à consulter leurs notifications et 12% à lire des courriels. 6% prennent des photos, et 5% disent même regarder des séries ou des vidéos sur internet.
Depuis le premier baromètre en 2004, d'autres comportements dangereux ont reculé, du côté des grands excès de vitesse par exemple: 8% des automobilistes reconnaissent rouler à 160-170 km/h sur autoroute au lieu de 130 km/h, contre 29% en 2004.
Et certains comportements répréhensibles restent, notamment en ville: 66% des conducteurs avouent toujours passer au feu orange aujourd'hui, et 69% des automobilistes continuent de rouler à 40-50 km/heure dans des zones limitées à 30.
Ce sondage a été réalisé par l'institut Kantar en janvier 2024 auprès de 2.745 Français, via des questionnaires sur internet.
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