L'aide publique au développement de la France en baisse

L'aide publique au développement (APD) de la France a diminué de près de 10% l'an passé à 11,4 milliards de dollars, l'éloignant un peu plus de l'objectif d'y consacrer 0,7% du revenu national brut (RNB) que seuls cinq pays respectent, selon les statistiques publiées mardi par l'OCDE. /Photo prise le 2 avril 2014/REUTERS/Jorge Adorno

PARIS (Reuters) - L'aide publique au développement (APD) de la France a diminué de près de 10% l'an passé, l'éloignant un peu plus de l'objectif d'y consacrer 0,7% du revenu national brut (RNB) que seuls cinq pays, le dernier en date la Grande-Bretagne, respectent, selon les statistiques publiées mardi par l'OCDE. L’APD globale des pays développés, qui restait sur deux années de baisse, a progressé de 6,1% en termes réels en 2013 pour atteindre le niveau record, net des remboursements de prêts, de 134,8 milliards de dollars, et ce malgré les tensions budgétaires qui persistent dans de nombreux pays après la crise, a indiqué l'organisation. Si elle se félicite de ce chiffre, l'OCDE déplore toutefois que l'aide publique au développement des pays les moins avancés ou à faible revenu soit en recul, les contributions des Etats se faisant de plus en plus sous formes de prêts à des Etats plus solvables. Elle a ainsi diminué de 5,6% pour l'ensemble du continent africain, à 28,9 milliards de dollars. L'APD nette a augmenté l'an passé dans 17 pays, les plus fortes hausses étant enregistrées en Islande, en Italie, au Japon, en Norvège et au Royaume-Uni. Elle a reculé dans 11 pays, le Canada, la France et le Portugal affichant les replis les plus marqués. Les Etats-Unis restent le principal bailleur de fonds publics en volume, devant le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Japon. La France suit avec 11,4 milliards de dollars, soit 9,8% de moins qu'un an plus tôt, une évolution "imputable à des remboursements de prêts et à des opérations d’allégement de dette moins importants qu’en 2012", indique l'OCDE. Dans un communiqué, l'organisation humanitaire Oxfam France estime que cette baisse, combinée à la suppression du ministère du Développement dans le nouveau gouvernement, reflète une "dépriorisation claire de la solidarité internationale dans l’action gouvernementale". "L’APD française aura connu un point haut en 2010, depuis, elle ne cesse de baisser, passant de 0,45% (du RNB) en 2012 à 0,41% en 2013, en deçà des prévisions de la direction du Trésor", ajoute-t-elle, en soulignant que le Royaume-Uni est parvenu dans le même temps à porter pour la première fois la sienne à 0,7% de sa richesse nationale. (Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)