Comment l'agriculture doit s'adapter aux périodes de sécheresse

La sécheresse de l’été 2022 constitue un signal d’alarme majeur. L’agriculture française devra changer ses pratiques en profondeur pour s’adapter à un climat plus sec et plus versatile. Et apprendre à partager la ressource en eau avec les autres activités humaines.

La météo de l’été 2020 est annonciatrice de ce que sera le climat estival français dans la deuxième partie du siècle : sec et très chaud. Pour la nature en général et pour l’agriculture en particulier, cela signifie moins d’eau et des conditions de températures qui excèdent les tolérances physiologiques des plantes. Les arbres prennent des couleurs d’automne dès le milieu de l’été et les rendements des cultures plongent. Les plantes doivent en effet arbitrer entre la préservation de l’humidité de leurs cellules et leur croissance et le remplissage de leurs graines. Pour l’Homme, la tentation est évidente : arroser ! Si bien que l’irrigation est devenue un marqueur essentiel d’évaluation de la direction que prend l’agriculture, au même titre que l’utilisation de pesticides et d’engrais.

Les plantes irriguées en France en 2010 Crédit : Agreste 2010
Les plantes irriguées en France en 2010 Crédit : Agreste 2010

Les principales cultures irriguées en France en 2010. Copyright Agreste

C’est ainsi qu’il faut lire en mai 2022 : les surfaces irriguées en France augmentent de nouveau. Après avoir creusé dans les profondeurs du (cette statistique n’apparait pas dans les données fournies par le ministère de l’Agriculture), FNE affirme qu’entre 2010 et 2020 les surfaces irriguées ont augmenté de 14% partout en France avec des croissances exponentielles dans des régions comme les Hauts-de-France où le recours à l’asperseur a grimpé de 78%. Si l’information est confirmée, ce serait un véritable retournement de tendance. Depuis les années 1970, les agriculteurs ont reçu des aides à l’irrigation qui ont permis de tripler les surfaces arrosées. Changement de pied au début des années 2000 où les politiques de protection de l’eau ont provoqué une baisse de 12%. Dix ans plus tard, l’irrigation aurait donc retrouvé une pente ascendante alors que les étés secs se multiplient et que les tensions sur la ressource sont telles qu’on constate aujourd’hui que des habitants de villages et bourgades manquent d’eau potable.

Le manque de données fiables attise les conflits autour de l'usage de l'eau

Si la France reste[...]

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