L'Afrique du Sud quitte la Cour pénale internationale

L'Afrique du Sud va se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), jugeant incompatible d'y siéger au regard de la législation sud-africaine qui octroie l'immunité diplomatique aux dirigeants en place, a annoncé vendredi son ministre de la Justice, Michael Masutha. /Photo d'archives/REUTERS/Jerry Lampen

PRETORIA (Reuters) - L'Afrique du Sud va se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), jugeant incompatible d'y siéger au regard de la législation sud-africaine qui octroie l'immunité diplomatique aux dirigeants en place, a annoncé vendredi son ministre de la Justice, Michael Masutha. L'Afrique du Sud avait exprimé il y a un an l'intention de quitter la CPI après des critiques émises à son encontre pour ne pas avoir exécuté un mandat d'arrêt lancé contre le président soudanais, Omar Hassan al Bachir, accusé de génocide et de crimes de guerre, lors d'une visite de ce dernier en 2015. Active depuis 2002 et composée de 124 Etats membres, la CPI, qui siège à La Haye, est la première juridiction jouissant d'une compétence internationale permanente pour juger les cas de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Plusieurs pays africains reprochent à cette instance créée par le traité de Rome en 1998 de concentrer essentiellement ses efforts sur l'Afrique. Pour se retirer du traité de Rome, un pays doit en informer le secrétaire général de l'Onu. Son retrait prend officiellement effet un an plus tard. Les Nations unies ont confirmé avoir reçu notification de la décision sud-africaine, qui prendra effet le 19 octobre 2017. Le Burundi semblait devoir être le premier pays à quitter la CPI après un vote en ce sens de son Parlement la semaine dernière. Le président burundais, Pierre Nkurunziza, a confirmé cette décision par décret mardi mais l'Onu n'a pas encore reçu la notification officielle. (Joe Brock, avec Michelle Nichols aux Nations unies, Bertrand Boucey et Gilles Trequesser pour le service français)