Mon Laferte, caméléon venu du Chili, envoûte le public avec “Autopoiética”
À 40 ans, la Chilienne Mon Laferte livre un huitième opus remarquable, aux sonorités très diverses, qui a été salué par les critiques étrangers. La chanteuse réussit ainsi le pari de se renouveler encore et toujours. Sorti le 10 novembre, “son nouvel album, Autopoiética, est celui d’une artiste qui a entamé sa vingtième année de carrière et refuse l’immuabilité”, estime le site spécialisé en musique Pitchfork.
Le “caméléon de la pop chilienne” a nommé son album en référence au terme “autopoïèse”, inventé par des biologistes chiliens dans les années 1970 pour définir la capacité d’autocréation d’un système, explique le site. “Laferte a adopté ce terme scientifique comme métaphore de la réinvention sans fin d’elle-même. Ici, elle s’éloigne des idiomes nostalgiques et s’essaie à la dance-punk percutante et au perreo sale.”
Des expérimentations
Composé de 14 titres, le disque est plus réflexif que ses précédentes œuvres, selon l’artiste, qui a “expérimenté de nouveaux outils et composé ses chansons à partir de bases rythmiques ou de samples, revenant ainsi à la substance plus alternative des premières années de sa carrière”, indique le quotidien chilien El Ciudadano.
Ainsi, l’album mêle des genres très variés : “On y trouve, entre autres, de la cumbia ‘ralentie’ dans Te juro que volveré [‘Je te jure que je reviendrai’] ; du trip-hop, du mariachi et du boléro dans Tenochtitlán [qui porte le nom de la capitale de l’Empire aztèque, sur laquelle a été bâtie la ville de Mexico] ; de l’électro-tango dans l’interlude Artículo 123 [‘Article 123’] ; de la techno brute dans Autopoiética ; de la salsa dans les règles de l’art dans Amantes suicidas [‘Les amants suicidés’] et une version revisitée étonnante de Casta diva, un air de l’opéra Norma de Vincenzo Bellini, où le meilleur de ce genre savant est allié à des clins d’œil au dembow [un sous-genre du dancehall jamaïcain]”, détaille le journal.
Le résultat est un album surprenant, qui tire son originalité de la fluidité avec laquelle il entremêle les codes et se joue d’eux.
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