L'Afep se dit incompétente sur le bonus du pdt de TechnipFMC

PARIS (Reuters) - L'Association française des entreprises privées a déploré vendredi les conditions de départ du président de TechnipFMC, avec un important bonus, mais a ajouté que son code de conduite ne s'appliquait pas à la société, devenue étrangère depuis le rachat du français Technip en 2016 par le groupe américain FMC.

"L'Afep n'approuve pas les conditions de départ du dirigeant de TechnipFMC telles que présentées publiquement mais rappelle qu'en matière de gouvernance, les règles de régulation professionnelle françaises qui s'appuient sur un code exigeant et un organisme de régulation indépendant ne s'appliquent plus à TechnipFMC, société étrangère depuis 2016", observe l'Association patronale dans un communiqué.

La veille, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait jugé "inacceptable" que Thierry Pilenko quitte ses fonctions avec ce généreux bonus - estimé entre 14 et quelque 15 millions d'euros environ en y incluant les actions qui lui ont été attribuées et qu'il peut désormais céder - alors que le groupe parapétrolier franco-américain a perdu 1,9 milliard l'an dernier.

TechnipFMC est désormais une société à capitaux majoritairement nord-américains et de droit britannique, cotée à New-York et dont le siège social est situé à Londres.

"L'Afep ne peut que déplorer la perte de contrôle d'un intervenant essentiel dans le secteur particulièrement stratégique de l'énergie, dont l'État par l'intermédiaire de la BPI, est un des actionnaires", ajoute l'association.

Bruno Le Maire avait dit jeudi qu'il entendait saisir l'Afep du dossier et s'entretenir du sujet avec le directeur général de la banque publique Bpifrance, Nicolas Dufourcq.

Une porte-parole de Bpifrance n'a pas fait de commentaire sur ce dossier en particulier mais elle a rappelé que la banque publique, qui contrôle 5% du capital de TechnipFMC, avait voté contre toutes les résolutions portant sur les rémunérations lors de la dernière assemblée générale du groupe, qui s'est tenue en juin 2018.

Dans un communiqué, Sophie de Menthon, la présidente du mouvement patronal "Ethic", a demandé le même jour que le comité de rémunération et le conseil d'administration de Technip réclament la restitution de tout ou au moins de la majeure partie des 14 millions d'indemnités.

Cette nouvelle affaire renvoie à celle de l'ex-PDG de Carrefour, Georges Plassat, qui avait renoncé l'an dernier, lors de son départ à la retraite, à une indemnité de 3,98 millions, qui avait également provoqué un tollé et incité l'Afep à réviser son code de conduite.

(Jean-Michel Bélot, avec la contribution de Leigh Thomas, édité par Bertrand Boucey)