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Laetitia Avia sera jugée pour harcèlement moral en mai 2023

La députée LREM Laetitia Avia à l'Assemblée nationale, le 3 juillet 2019 à Paris - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
La députée LREM Laetitia Avia à l'Assemblée nationale, le 3 juillet 2019 à Paris - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

Cinq anciens assistants parlementaires accusent Laetitia Avia d'humiliations, de harcèlements et d'abus de pouvoir.

L'ex-députée et ancienne porte-parole de LREM Laetitia Avia doit être jugée le 9 mai 2023 par le tribunal correctionnel de Paris pour harcèlement moral envers des assistants parlementaires, a indiqué lundi le parquet, confirmant une information de Mediapart.

Une enquête avait été ouverte le 9 juillet 2020 pour harcèlement moral après plusieurs plaintes d'anciens collaborateurs de Laetitia Avia. Après deux ans d'une enquête menée par la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), Mme Avia a reçu récemment une citation à comparaître devant le tribunal.

Une source proche du dossier avait précisé à l'AFP que l'enquête avait identifié six victimes. L'avocate de trois plaignants n'a pas souhaité s'exprimer. Le conseil de Laetitia Avia n'avait pas répondu à l'AFP lundi soir.

Des propos jugés sexistes, racistes ou homophobes

Cinq anciens assistants parlementaires avaient accusé la députée de Paris de faire subir à ses collaborateurs humiliations, harcèlements et abus de pouvoir, dans un article de Mediapart en mai 2020. Ils dénonçaient aussi ses moqueries sur le physique ou la tenue vestimentaire de militantes ou d'une élue. Ces témoignages évoquaient également des propos jugés sexistes, racistes ou homophobes que tenait Laetitia Avia dans des échanges avec son équipe.

En 2018 par exemple, elle avait écrit après le vote d'un amendement LGBT: "on a voté l'amendement des PD", selon une capture d'écran reproduite par Mediapart. L'ancienne députée avait dénoncé des "accusations mensongères" et une "manipulation" et porté plainte en diffamation contre le journaliste auteur de l'article.

Elle dénonce des messages "détournés"

"Certains (des collaborateurs) sont partis, aucun ne s'est jamais plaint de harcèlement. Presque tous m'ont sollicitée après leur départ, pour me demander des conseils, des recommandations ou simplement me donner de leurs nouvelles - bien loin du tableau mensonger dépeint", avait-elle précisé sur Twitter après la parution des témoignages.

"Des bouts de messages privés ont été tronqués, détournés et décontextualisés", selon elle. Les présidences de l'Assemblée et du groupe LREM avaient été avisées de l'affaire. La cellule anti-harcèlement du Palais Bourbon, lancée en février 2020, avait également été saisie, ainsi que la déontologue.

Avocate et militante de la première heure de LREM, Laetitia Avia a été battue aux dernières élections législatives dans la 8e circonscription de Paris par Eva Sas (Nupes). Lors de son mandat, elle a été à l'origine de la loi contre les contenus haineux sur internet adoptée en mai 2020, mais censurée le mois suivant en grande partie par le Conseil constitutionnel pour atteinte à la liberté d'expression.

Article original publié sur BFMTV.com

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