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Lady Susan Hussey, marraine du prince William, démissionne après des remarques racistes

Lady Susan Hussey, ici au Parlement de Londres en 2019, a démissionné après avoir posé des questions « inacceptables » à Ngozi Fulani, militante féministe noire, lors d’une réception au palais de Buckingham.
AFP / Sistah Space Lady Susan Hussey, ici au Parlement de Londres en 2019, a démissionné après avoir posé des questions « inacceptables » à Ngozi Fulani, militante féministe noire, lors d’une réception au palais de Buckingham.

ROYAUME-UNI - Les questions étaient « inacceptables et vraiment regrettables » selon l’avis même du palais de Buckingham. Lady Susan Hussey, la marraine du prince William, a démissionné après avoir posé des questions insistantes sur ses origines à une militante féministe noire lors d’une réception organisée à la résidence royale par la reine consort Camilla, a indiqué ce mercredi 30 novembre le palais.

Buckingham n’a pas nommé directement Lady Susan Hussey, évoquant simplement la démission d’une personne appartenant à l’entourage de la monarchie britannique. Mais cette personne, désignée comme « Lady SH » par la militante féministe noire visée, a été identifiée comme étant la marraine du prince William par une témoin interrogée par la BBC. Son identité a également été confirmée par plusieurs médias britanniques, alors que l’entourage de l’héritier au trône britannique a lui-même réagi.

« Non, mais d’où venez-vous en Afrique ? »

Ngozi Fulani, directrice de l’association Sistah Space, qui soutient les victimes de violences domestiques, a affirmé sur Twitter qu’un membre des services qui entourent la monarchie lui avait demandé avec insistance « d’où elle venait vraiment » lors d’une réception mardi au palais royal.

La reine consort Camilla discute avec Ngozi Fulani (de dos) lors de la réception du 29 novembre au palais de Buckingham.
KIN CHEUNG / AFP La reine consort Camilla discute avec Ngozi Fulani (de dos) lors de la réception du 29 novembre au palais de Buckingham.

Ngozi Fulani raconte avoir été interpellée dix minutes après son arrivée par une personne qu’elle désigne comme « Lady SH », qui lui a « touché les cheveux pour voir (son) nom sur (son) badge », explique-t-elle.

Elle ajoute qu’après avoir expliqué qu’elle était là comme représentante de son association basée à Londres, son interlocutrice lui a demandé : « Non, mais d’où venez-vous en Afrique ? » et a continué d’insister quand Ngozi Fulani lui a répondu être Britannique. « Non, mais d’où venez-vous vraiment ? D’où est-ce que les gens comme vous viennent ? », aurait-elle insisté.

Ngozi Fulani explique n’avoir pas su que répondre ni que faire. « Je ne pouvais pas le dire à la reine consort, et c’était un choc pour moi comme pour les deux autres femmes (à mes côtés), nous sommes restées abasourdies et muettes ». « Nous ne souhaitons pas révéler l’identité de la personne concernée, c’est le système qui doit évoluer », a insisté Sistah Space.

La famille royale déjà accusée de racisme l’an dernier

Dans un communiqué, le palais de Buckingham a déclaré prendre l’incident « extrêmement au sérieux ». « Des commentaires inacceptables et vraiment regrettables ont été faits », a déclaré le palais. « La personne concernée aimerait exprimer ses profondes excuses pour le mal causé et a quitté son rôle honorifique avec effet immédiat. »

« Le racisme n’a pas sa place dans notre société », a plus tard commenté l’entourage du prince William, cité par la BBC. « Ces commentaires étaient inacceptables, et c’est une bonne chose que cette personne se soit mise en retrait avec effet immédiat », a ajouté le palais de Kensington.

Lady Susan Hussey, 83 ans, ancienne dame de compagnie de la reine Elizabeth II, est aussi décrite comme une proche du roi Charles III par le Guardian. C’est elle qui a accompagné la défunte reine lors des funérailles de son époux, le prince Philip, en avril 2021.

La réception organisée à Buckingham par la reine consort Camilla avait pour thème la lutte contre les violences à l’égard des femmes.

L’incident intervient après que la famille royale britannique a été accusée de racisme l’année dernière par le prince Harry — fils cadet du roi Charles III — et son épouse Meghan, une Américaine métisse. Le couple, qui vit désormais aux États-Unis, assure notamment qu’un membre de la famille royale s’était interrogé avant sa naissance sur la couleur de peau qu’aurait leur fils Archie.

Seulement 8,5 % des employés de la famille royale font partie de minorités ethniques, contre 13 % de la population britannique, avait révélé l’année dernière la famille royale en se fixant un objectif de 10 % pour 2022.

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