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L'accord de paix au Soudan du Sud menacé, disent les rebelles

Les atteintes commises par les forces gouvernementales contre le cessez-le-feu conclu mercredi menacent son existence et font courir le risque d'un échec des efforts de paix, a déclaré lundi le chef de file des rebelles du Sud-Soudan, Riek Machar. /Photo prise le 31 août 2015/REUTERS/Tiksa Negeri

ADDIS-ABEBA (Reuters) - Les atteintes commises par les forces gouvernementales contre le cessez-le-feu conclu mercredi menacent son existence et font courir le risque d'un échec des efforts de paix, a déclaré lundi le chef de file des rebelles du Sud-Soudan, Riek Machar. Le président Salva Kiir a signé cet accord censé mettre fin à vingt mois d'affrontements entre ses forces et les partisans de l'ancien vice-président Riek Machar. Cet accord avait été accepté par les rebelles à la mi-août. "Il y a un danger qui approche et il pourrait faire échouer l'accord de paix", a déclaré à Reuters Riek Machar dans un entretien réalisé à Addis-Abeba, la capitale somalienne. Accusant les forces gouvernementales d'avoir attaqué des positions tenues par les rebelles, il a dit "nous pensons que c'est un acte qui est une violation grave du cessez-le-feu parce qu'il provoque nos troupes qui contrôlent ces zones." L'accord vise à mettre fin à 20 mois de conflit qui oppose Salva Kiir à son ancien vice-président Riek Machar dont les partisans ont déjà accepté les termes qui prévoient notamment un partage du pouvoir pendant une période intérimaire de trois ans. Plusieurs accord de paix ont déjà été conclus et violés depuis le début des hostilités, qui ont éclaté en décembre 2013 quand Salva Kiir a limogé Riek Machar, alors vice-président. Fruit de la médiation de l'Autorité intergouvernementale de développement (Igad), un groupement régional associant huit pays est-africains, il prévoit la réintégration de Riek Machar au poste de premier vice-président. Le conflit, alimenté par les tensions entre Nuers et Dinkas, ethnies respectives de Riek Machar et de Salva Kiir, ont fait plusieurs milliers de morts et deux millions de déplacés. (Edith Honan,; Nicolas Delame pour le service français)