«L'accord d'Alger ouvre un boulevard à la partition du Mali»

Tiébilé Dramé, le 18 septembre 2012.

Le Malien Tiébilé Dramé, ex-ministre des Affaires étrangères, pointe les risques de l' accord de paix, qui doit être signé aujourd'hui entre les groupes armés et le pouvoir central.

Tiébilé Dramé, 59 ans, ancien ministre des Affaires étrangères du Mali et président du Parena (Parti pour la renaissance nationale), s’inquiète des conséquences d’une autonomie accrue du nord du pays inscrite dans l’accord d’Alger, qui doit être signé aujourd'hui à Bamako.

Le diable se cachant dans les détails : où se cache-t-il dans cet accord d’Alger qui sera signé cet après-midi ?

Cet accord nous fait entrer, à notre insu, dans un nouveau régime institutionnel, celui des régions-Etats [il en existe trois actuellement : Gao, Kidal, Tombouctou, ndlr] disposant de pouvoirs étendus et dirigées par les présidents qui auront plus de pouvoirs que Franz-Josef Strauss [le ministre-président de Bavière] en avaient en Allemagne pourtant fédérale. L’hyperprésident [de ces régions-Etats] créé par l’accord d’Alger ne sera pas désigné par l’Assemblée régionale. Il sera élu au suffrage universel direct. Il sera à la fois président de l’Assemblée régionale, président de l’exécutif régional et chef de l’administration de la région-Etat. Il cumulera l’exécutif et le législatif. C’est un pouvoir considérable.

Vous parliez de ferments de la partition du pays dans une note que vous avez publiée la semaine dernière. En voyez-vous un ?

Dans le contexte d’un Etat central affaibli et dont le crédit s’est érodé aux yeux des populations, le mode d’élection du président de région et la concentration de pouvoirs renforceront les tendances centrifuges. C’est une autonomie de fait qui ouvre un boulevard à la partition.

Evoquer les problèmes du Nord provoquait il y a peu encore une réaction de lassitude, parfois d’indifférence à Bamako. Est-ce toujours le cas ?

Effectivement ce fut le cas à un moment. Mais vous n’aurez pas les mêmes impressions aujourd’hui. Le Nord occupe tous les esprits au Sud. La (...)

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