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L'accord avec l'Iran devrait résister aux assauts républicains

L'accord sur le programme nucléaire iranien n'a pas mis fin aux négociations, qui vont maintenant se poursuivre au Congrès américain où une partie des républicains cherchent à le faire tourner court, ce qui ne sera pas facile, face en outre à un possible veto du président Barack Obama. /Photo prise le 14 juillet 2015/REUTERS/Andrew Harnik/Pool

par Patricia Zengerle WASHINGTON (Reuters) - L'accord sur le programme nucléaire iranien conclu mardi n'a pas mis fin aux négociations, qui vont maintenant se poursuivre au Congrès américain où une partie des républicains cherchent à le faire tourner court, ce qui ne sera pas facile. Majoritaire dans les deux chambres, le parti conservateur aura néanmoins besoin de l'appui de plusieurs dizaines d'élus démocrates pour faire adopter la "resolution of disapproval" nécessaire pour faire échec à l'accord de Vienne. Or, il y a peu de chances qu'il y parvienne. Barack Obama a promis d'opposer son veto à une telle résolution. Pour passer outre ce veto, les adversaires de l'accord devront donc réunir une majorité des deux tiers dans les deux chambres, ce qui suppose de rallier les suffrages de 13 sénateurs et de 43 représentants démocrates. Certains membres du parti présidentiel n'ont pas caché leur scepticisme à propos de l'accord, mais le mouvement a jusqu'ici fait preuve de fermeté face aux manoeuvres des républicains décidés à le torpiller. "Je félicite le président pour la force dont il a fait preuve tout au long des négociations historiques qui ont conduit à ce dénouement", a déclaré Nancy Pelosi, chef du groupe démocrate à la Chambre, tout en promettant d'examiner attentivement le texte. "Il s'agit d'un accord solide qui répond à nos besoins en termes de sécurité et qui, je le crois, résistera à l'épreuve du temps", se félicite quant à elle Dianne Feinstein, membre de la commission sénatoriale du renseignement, dans un communiqué. RÉUNION D'INFORMATION MERCREDI A la Chambre des représentants, plus de 150 démocrates ont signé en mai une lettre dans laquelle ils exprimaient leur soutien aux négociations avec l'Iran. Interrogé sur les chances de succès d'une "resolution of disapproval", le sénateur républicain Bob Corker, président de la commission des Affaires étrangères, a répondu : "Je mesure l'ampleur de la tâche que cela représente". "Au lieu de stopper la prolifération des armes nucléaires au Moyen-Orient, cet accord risque d'alimenter une course aux armements nucléaires dans le monde entier", a quant à lui affirmé John Boehner, président républicain de la Chambre des représentants, qui a promis de combattre le texte. Barack Obama a ratifié en mai un projet de loi dont Bob Corker était le rapporteur autorisant les parlementaires à se prononcer sur l'accord et à empêcher sa ratification en interdisant la levée des sanctions adoptées au Congrès. En vertu de cet "Iran Review Act", les élus disposent de 60 jours pour l'examiner une fois qu'il leur aura été remis. Pendant cette période, à laquelle s'ajouteraient 22 jours en cas de veto présidentiel, le locataire de la Maison blanche sera dans l'impossibilité de lever les sanctions votés par le Congrès, qui représentent l'essentiel des mesures de rétorsions américaines infligées à l'Iran. Les réunions d'information vont débuter dès mercredi au Capitole, où le vice-président Joe Biden doit s'entretenir dans la matinée avec les élus démocrates de la Chambre. (Jean-Philippe Lefief pour le service français)