L'accord à l'ONU sur la protection de la haute mer «vise à traiter plusieurs vides juridiques»
Après quinze ans de négociations, les États membres des Nations unies se sont accordés ce dimanche 5 mars sur le premier traité international de protection de la haute mer. Entretien avec Julien Rochette, directeur du programme Océan à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).
Propos recueillis par Marine Allain
RFI : Pourquoi cet accord est-il si important ?
Julien Rochette : Cela fait presque 20 ans que les États discutaient du statut de la haute mer. Il était grand temps de clôturer ce chapitre et les négociations. Et puis il était vraiment nécessaire d’obtenir de nouvelles règles. Avant cet accord, il y en avait déjà un certain nombre, pour le transport maritime ou pour la pêche par exemple. Malheureusement, elles étaient souvent datées ou lacunaires. À noter que l’accord actuel régissant l’océan – la convention des Nations unies sur le droit de la mer – datait de plus de 40 ans, puisqu’il avait été adopté en 1982. C’était une époque où le gros de l’activité humaine se limitait surtout aux espaces côtiers et où on ne connaissait pas du tout la biodiversité exceptionnelle de la haute mer. On avait donc un espace équivalent à la moitié de la surface du globe, mais qui ne bénéficiait pas d’un régime de protection et de gestion adapté.
Que va contenir l'accord ?
À quoi faut-il s’attendre pour la suite ? N’est-il pas déjà trop tard pour sauver la biodiversité en haute mer ?