L'accident de train en Grèce «révèle les carences de l'État, renforcées par les politiques européennes»

AFP - SAKIS MITROLIDIS

Cinq jours après la collision meurtrière entre deux trains, la colère ne retombe pas en Grèce. Ce dimanche 5 mars, de violents heurts ont opposé des policiers et des manifestants à Athènes, en face du Parlement grec, en marge d’un nouveau rassemblement de protestation. Entretien avec Olivier Delorme, historien, romancier et auteur de La Grèce et les Balkans (Gallimard).

RFI : Depuis cette tragédie survenue le 28 février au soir, qui a coûté la vie à 57 personnes, dont de nombreux étudiants, les manifestations se multiplient. Le Premier ministre grec vient de demander pardon. C’est un geste qui peut répondre à la colère qui s’exprime ?

Olivier Delorme : Oui, c'est un geste que les Grecs attendaient, car cette catastrophe est particulièrement ressentie dans tout le pays. Les victimes – mortes ou disparues – sont essentiellement des jeunes qui voyageaient entre Athènes et Thessalonique qui est quasiment la seule ligne ferroviaire du pays.

Comment expliquer cette colère qui ne retombe pas ? On a l’impression qu’elle dépasse cet accident de train, même s’il est dramatique.

Cette tragédie est cruellement ressentie parce que les politiques européennes ont fait s'effondrer un peu plus la natalité qui était déjà basse en Grèce depuis dix ans. Que l'enfant est devenu quelque chose de très rare en Grèce, que les jeunes gens sont partis en grand nombre pour fuir la situation économique et sociale du pays générée par les politiques européennes. Plus de 500 000 jeunes ont quitté le pays et ceux sont les mieux formés.

Cet accident met le gouvernement Mitsotakis sous pression ?


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