Le lac Titicaca connaît une sécheresse historique à cause du changement climatique

Situé entre la Bolivie et le Pérou, le lac Titicaca est le plus grand lac d’Amérique du Sud par son volume d’eau.

ENVIRONNEMENT - Manuel Flores n’en revient pas. À cinquante ans, cet agriculteur dit ne jamais avoir vu le lac Titicaca aussi asséché. Là où il y avait de l’eau, le sol de certaines parties du plus grand bassin d’eau douce d’Amérique du Sud est désormais fissuré et craquelé.

Une situation qui inquiète le quinquagénaire : « Cela nous affecte beaucoup pour la nourriture, pour le bétail et nos récoltes qui disparaissent » explique-t-il dans la vidéo en tête d’article. Comme beaucoup de ceux qui vivent sur ou autour du lac, il se déplaçait facilement en bateau. Désormais c’est à pied qu’il parcourt ses trajets.

La faiblesse des niveaux d’eau du lac le plus haut du monde atteignent des records en raison de la hausse des températures. Un danger pour la biodiversité, les habitants et les activités économiques. Autrefois considéré comme une divinité par les peuples précolombiens qui vivaient sur ses rives, le lac Titicaca est un écosystème important pour la faune et une source d’eau pour des millions de personnes.

Le lac Titicaca a perdu 25 centimètres en 10 ans

« Il existe de nombreux facteurs [à cette sécheresse] », réagit Rodney Camargo, directeur adjoint du suivi et des alertes de la Fondation Amigos de la naturaleza. « D’un côté, nous avons les causes locales : la déforestation, les incendies, l’activité humaine, les grands barrages, qui ont un effet. Et à l’échelle mondiale, nous sommes confrontés au changement climatique », énumère-t-il.

Le Senhami mesure le niveau du Titicaca depuis 1974. Le point le plus haut a été enregistré en 1986, à 3 811 mètres et 28 centimètres au-dessus du niveau de la mer. Dix ans plus tard, en 1996, le niveau a atteint son plus bas historique à 3 807 mètres et trente-neuf centimètres, soit 25 centimètres de moins qu’aujourd’hui.

Lucia Walper, responsable de l’unité de prévision du Service national d’hydrologie et de météorologie (Senhami) de l’État bolivien, expliquait déjà à l’AFP en août que la baisse du niveau du lac étant liée au changement climatique, la solution « est une affaire mondiale ».

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